MG Addictions et la Fédération Addiction ont exprimé leur mécontentement commun suite à l’avis de la commission de la transparence de la Haute Autorité de santé (HAS) de restreindre la prescription du nalmefène aux seuls addictologues et médecins des Centres de Soins d’accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA). Dans cet avis, la commission prévoit une réévaluation des conditions de prescription dans un an, l’élargissement des possibilités de prescription aux médecins de ville pouvant intervenir au bout de cette nouvelle évaluation. L’avis de la commission date du 4 décembre mais n’avait été mis en ligne que la semaine dernière.
Renforcer l’alliance thérapeutique
Répondant aux craintes concernant la capacité des médecins libéraux à assurer un suivi psychosocial des patients alcoolodépendants, MG Addictions et la fédération estiment que, « comme la pratique nous le confirme, loin de nuire à une approche globale de l’addiction, le fait de faciliter l’accès à des médicaments efficaces renforce l’alliance thérapeutique et donc les possibilités d’accompagnement psychosocial. » Ils rappellent également que la plupart des usagers problématiques d’alcool s’adressent en premier lieu aux médecins de premier recours et non pas au CSAPA.
Contrairement à ce que son nom pourrait laisser suggérer, MG Addictions n’est pas rattaché au syndicat MG France. « Nous ne sommes pas du tout dans une démarche syndicale », nous précise le Dr Xavier Aknine membre de MG addictions. Il s’agit d’un collectif informel d’une centaine de médecins libéraux très impliqués dans la prise en charge des dépendances, dont certains exercent également en CSAPA. Dans leurs rangs figure notamment Claude Magnin, membre du groupe de travail TSO de la Commission nationale addiction. Xavier Aknine est bien conscient que MG Addictions n’est pas représentatif de l’ensemble des médecins généralistes : « Seulement 20 % des généralistes prescrivent des produits de substitutions. Nous voudrions être des référents pour nos collègues qui sont peu ou pas formés sur ces questions, mais cela n’est pas possible si on ne nous accorde pas la primoprescription. »
Les voix de la Fédération et de MG Addictions viennent néanmoins s’ajouter à celle notamment du Dr Claude Leicher (syndicat et MG France) et de Jean-Paul Hamon qui ont également défendu la place du généraliste dans le parcours de soins de l’alcoolo-dépendance.
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