Le nombre d’ex-fumeurs, quelle que soit la durée depuis laquelle ils ont arrêté de fumer et qui pensent que vapoter les a aidés à arrêter de fumer est estimé à 870 000 personnes depuis l’arrivée de la cigarette électronique sur le marché français, soit environ sept ans. C’est ce que révèlent les résultats du Baromètre de Santé publique France 2017 intitulé « Usage de la cigarette électronique, tabagisme et opinions des 18-75 ans ».
Une diminution de la consommation de tabac chez les vapoteurs
Bien que la cigarette électronique demeure controversée au sens où son rapport bénéfice/risque est encore mal connu, elle est présentée comme une alternative efficace à la cigarette ordinaire et par extension comme un véritable outil d’aide au sevrage thérapeutique. « C’est indiscutablement un bon outil chez certains patients pour sortir du tabac, mais ce n’est pas le produit miracle », affirme le Pr Daniel Thomas, porte-parole de la Société francophone de tabacologie. Selon l’analyse de Santé publique France, la part de fumeurs quotidiens a été divisé par deux passant de 64,5 % à 39,7 % chez les vapoteurs, entre 2014 et 2017. Celle des ex-fumeurs a, elle, doublé par rapport à 2014 (23,5 % à 49,5 %).
Et la raison d’une telle utilisation n’est pas anodine. « Plus de la moitié des vapoteurs actuels ou des ex-vapoteurs déclarent avoir essayé la cigarette électronique dans l’idée d’arrêter de fumer (58, 6 %), et 31 % d’entre eux l’ont fait dans l’objectif de diminuer leur consommation de cigarette », peut-on lire dans le rapport. Ainsi, depuis qu’ils ont commencé la e-cigarette, les vapoteurs consomment en moyenne dix cigarettes de moins par jour, selon les estimations de l’Agence sanitaire. Seulement, « les bénéfices pour la santé d’une réduction du nombre de cigarettes sont limités par rapport à un arrêt complet », rappelle Santé publique France.
« L’idéal, c’est d’être un vapoteur exclusif et non un vapofumeur car même en diminuant sa consommation, le risque est toujours là », explique Guillemette Quatremère, co-auteure de l'étude. Un avis que partage le Pr Thomas : « Le vapofumeur pense se protéger, mais c’est un leurre. » Ici est selon lui le message à retenir. Et pour cause, les vapoteurs adultes sont composés pour moitié de fumeurs, d’après l’étude.
Une mauvaise image perçue de la e-cigarette
L’autre point que soulèvent les résultats de cette étude menée auprès d’un échantillon de 25 319 personnes, est la mauvaise image de la e-cigarette perçue dans l’opinion publique. En 2017, plus de la moitié des personnes interrogées perçoivent la cigarette électronique comme aussi ou plus toxique que la cigarette ordinaire. Les auteurs soulèvent plusieurs hypothèses au sujet de cette perception. « La plupart des cigarettes électroniques comportent de la nicotine, ce qui pourrait alors faire penser qu’elle est aussi nocive que la cigarette contenant du tabac », explique par exemple Guillemette Quatremère.
Pourtant, « la communauté scientifique s'accorde à dire que les effets toxiques des émissions de cigarette électronique seraient moins importants que ceux causés par la fumée de tabac », rappelle la co-auteure. Cependant, pour le confirmer, des données sur les effets à long terme de la e-cigarette sur la santé sont nécessaires.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024