À L’OCCASION LUNDI de la journée mondiale de la douleur, le Collectif des Douloureux chroniques (CDC)* avait choisi d’interpeller le gouvernement pour savoir où en était le quatrième plan douleur. Discrètement annoncé le 21 octobre dernier sur le site Internet du ministère de la Santé, le quatrième plan douleur, un temps réclamé par le Haut Conseil de la Santé publique (HCSP) devait en principe être assez rapidement ficelé. Un groupe de travail sous l’égide de la DGOS rassemblait notamment des représentants de la SFETD, du Collectif interassociatif sur la santé (CISS), l’Association francophone Vaincre la douleur (AFDV) ou la Société française d’anesthésie et de réanimation (SFAR). Après arbitrage ministériel, l’annonce du plan était à l’origine programmée à la fin du mois de mars 2012. « Alors qu’il y avait des réunions régulières et qu’on était souvent sollicité, tout s’est arrêté pour nous en février 2012 », indique un responsable du CISS en charge du dossier. « À l’époque, on n’était pas tellement avancé. On en était resté à trouver un nom pour ce plan », confie-t-il. Depuis mars dernier, le collectif des Douloureux chroniques avait même lancé une pétition sur Internet et écrit au candidat, puis au président Hollande pour tenter de refaire avancer ce plan tombé aux oubliettes. De son côté, le « Quotidien » a cherché à en savoir plus, en contactant le cabinet de Marisol Touraine et la DGOS. Impossible pour le moment, nous répond-on à la DGOS, la ministre de la Santé devant s’exprimer aujourd’hui à ce sujet, à l’occasion d’une visite matinale dans un service parisien de soins infirmiers à domicile (SSIAD). Et selon nos informations, la ministre ne doit pas annoncer une quelconque reprise des travaux autour de ce quatrième plan.
Optimiser la prise en charge.
« Il n’y aura pas de programme d’action contre la douleur », affirme le Dr Michel Lantéri-Minet, président de la SFETD. « Le cabinet de Mme Touraine est en train de remettre en question tous les programmes de santé publique pour leur donner une autre forme », confie-t-il. « On nous a assuré que la douleur resterait une priorité pour le ministère qui s’inscrira désormais dans le cadre d’une nouvelle réflexion sur les parcours de soins de différentes pathologies dont la douleur chronique », ajoute le président de la SFETD. « Nous sommes dans une nouvelle phase de réflexion avec la DGOS pour savoir comment définir le parcours de soin du douloureux chronique, quels sont les éléments qui actuellement posent problème et sur lesquels on pourrait travailler pour optimiser la prise en charge des patients », explique le Dr Lantéri-Minet. La position du ministère a pour le moins décontenancé des parties prenantes du groupe de travail de ce quatrième plan. « On avait l’impression qu’on avait développé une dynamique dans la douleur. Là on est un peu sabré. Nous avons été mis devant le fait accompli des décisions du cabinet. Aujourd’hui, nous sommes inquiets, on fait de la navigation à vue », déclare le président de la SFETD qui avec ses homologues de la SFAR et de la AFDV va demander audience au ministère pour en savoir plus sur la nouvelle stratégie gouvernementale dans le domaine de la santé publique. « Si l’on veut répondre aux critiques du HCSP sur le troisième plan (2006-2010) au niveau de la mobilisation du soin de premier recours dans la douleur, il va falloir un minimum de moyens », clame le président de la SFETD qui redoute lundi de « simples effets d’annonce » qui ne résoudront pas les problèmes majeurs de la prise en charge des douloureux chroniques dans notre pays. Tandis que la prévalence de la douleur chronique représente aujourd’hui 30 % de la population française, la file active de l’ensemble des structures douleur est actuellement de 300 000 patients par an.
*Ce collectif regroupe notamment Fibromyalgie France et l’Association Spina Bifida handicaps. Plus d’information sur : www.collectif-cdc.org
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