Les enseignements de l’enquête PainSTORY

Douleurs chroniques : des patients résignés

Publié le 19/11/2010
Article réservé aux abonnés

CETTE ENQUÊTE montre que les patients douloureux chroniques se résignent à une vie dont la douleur fait partie et révèle qu’en Europe, 95 % des personnes interrogées souffrent toujours de douleurs modérées à sévères après 12 mois de traitement (en France, 96 %). Les résultats européens sont très proches de ceux spécifiques à la France. Parmi les patients français chez lesquels la douleur persiste, 77 % sont convaincus d’avoir le traitement le plus approprié et 50 % pensent que tout est mis en œuvre pour les aider ; 75 % sont satisfaits de leur dernière consultation et sont fidèles à leur médecin ; 85 % des patients ont bénéficié d’un traitement prescrit sur ordonnance (12 % ont eu des opioïdes faibles et 8 % des opioïdes forts) et 35 % ont eu recours à des médicaments en vente libre ; 59 % des patients traités rapportent des effets indésirables, essentiellement une constipation induite par les opioïdes (pour 63 % des patients).

La douleur contrôle la vie des patients.

L’enquête PainSTORY révèle également que la douleur a de nombreuses conséquences sur la vie des patients. Six patients français sur dix ont le sentiment que la douleur chronique contrôle leur vie. Parmi les nombreux impacts de la douleur sur la qualité de vie, les patients soulignent des difficultés pour marcher, pour dormir, mais aussi pour s’occuper de leurs enfants, faire le ménage ou la cuisine ; 78 % ont des difficultés pour réaliser leurs activités quotidiennes et 67 % des difficultés à travailler.

L’impact moral de la douleur est tout aussi pernicieux que son impact physique : 54 % des patients français ont rapporté se sentir seuls face à leur douleur, qui entraîne un sentiment d’anxiété ou de dépression chez 61 % des patients. Pour 19 %, la douleur est si intense qu’il leur arrive de souhaiter mourir.

« Il est affligeant de constater qu’une proportion aussi importante de patients continue à endurer une douleur incontrôlée », a déclaré le Dr Malou Navez ( CHU de Saint-Étienne). Ces patients devraient rapidement consulter des spécialistes de la douleur et faire l’objet d’une évaluation pluridisciplinaire, d’un examen complet et d’une prise en charge globale. « Des patients sélectionnés pourraient bénéficier des traitements par opioïdes bien conduits afin d’atteindre un niveau optimal d’analgésie, tout en prévenant les effets indésirables dont la constipation. »

Une conférence de presse Mundipharma.

 CHRISTINE FALLET

Source : Le Quotidien du Médecin: 8859