Séisme en Turquie et en Syrie : plus de 5 000 morts et 23 millions de personnes menacées

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Publié le 07/02/2023

Crédit photo : AFP

Le bilan du séisme de magnitude 7,8 qui a secoué ce 6 février le sud-est de la Turquie et le nord de Syrie a désormais passé la barre des 5 000 morts. Dans son dernier communiqué, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a pour sa part estimé que « les cartes des événements montrent que 23 millions de personnes sont potentiellement exposées, dont environ 5 millions de personnes vulnérables ».

L'aide internationale doit arriver ce 7 février en Turquie et Syrie pour les régions touchées. En Turquie, le décompte des morts s'établit pour le moment à 3 419 et celui des blessés à 20 534, a déclaré ce jour le vice-président Fuat Oktay. En Syrie, au moins 1 602 personnes sont mortes et 3 640 ont été blessées, selon un dernier décompte des autorités syriennes et des secouristes dans les zones rebelles.

Dans la partie de la Syrie contrôlée par le gouvernement, le bilan a grimpé à 812 morts et 1 449 blessés selon le ministère de la Santé. Dans les zones sous contrôle des rebelles, les Casques blancs (volontaires de la protection civile) ont fait état de 790 morts et plus de 2 200 blessés.

Froid, pluie, neige

Les secours se sont acharnés dans le froid, sous la pluie battante ou la neige, parfois à mains nues. Le mauvais temps qui plane sur l'Anatolie complique la tâche des secours et rend le sort des rescapés plus amer encore, grelottant sous des tentes ou autour de braseros improvisés.

Le président américain Joe Biden a promis à son homologue Recep Tayyip Erdogan « toute l'aide nécessaire, quelle qu'elle soit ». Les Français envisageaient de se rendre en particulier à Kahramanmaras, épicentre du premier séisme, région difficile d'accès et profondément meurtrie ensevelie sous la neige.

Deux détachements américains de 79 secouristes chacun se préparaient hier à se rendre sur place, selon la Maison Blanche. La Chine a annoncé ce jour l'envoi d'une aide de 5,9 millions de dollars, incluant des secouristes spécialisés en milieu urbain, des équipes médicales et du matériel d'urgence, selon un média d'État à Pékin. Selon le président turc, 45 pays ont proposé leur aide.

La Syrie, laissée de côté

En revanche en Syrie, l'appel lancé par les autorités de Damas a été surtout entendu par son allié russe, promettant des équipes de secours « dans les prochaines heures », alors que selon l'armée, plus de 300 militaires russes sont déjà sur les lieux pour aider les secours.

L'Organisation des Nations unies (ONU) a également réagi, mais en insistant que l'aide fournie irait « à tous les Syriens sur tout le territoire », dont une partie n'est pas sous le contrôle du gouvernement. Dans ces zones tenues par les rebelles, frontalières de la Turquie dans le nord-ouest de la Syrie, au moins 700 morts ont été dénombrés. À l’issue d'une réunion du conseil exécutif de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Adelheid Marschang, l'une des responsables, a déclaré que l'institution onusienne « connaît la forte capacité de réponse de la Turquie et considère que les principaux besoins non satisfaits pourraient se situer en Syrie dans l'immédiat et à moyen terme ».

« L'acheminement de l'aide par la frontière vers le nord-ouest de la Syrie risque d'être ou est déjà perturbé en raison des dégâts causés par le tremblement de terre. En soi, cela constitue déjà une énorme crise », a ajouté Mme Marschang.

Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a annoncé l'envoi de « trois vols charters dans les deux pays » avec des matériels médicaux, y compris des trousses chirurgicales, depuis la plateforme logistique humanitaire de Dubaï. « Nous mobilisons des matériels d'urgence et nous avons activé le réseau d'équipes médicales d'urgence de l'OMS pour fournir des soins de santé essentiels aux blessés et aux personnes les plus vulnérables », a-t-il ajouté.

Un bilan encore provisoire

Les bilans de part et d'autre de la frontière n'ont cessé de s'alourdir et, compte tenu de l'amplitude des dégâts, ils devraient augmenter au fur et à mesure des recherches.
Rien qu'en Turquie, les autorités ont dénombré près de cinq mille immeubles effondrés. Et la chute radicale des températures fait courir un risque supplémentaire d'hypothermie aux blessés, coincés dans les ruines. Dans la journée du 6 février, pas moins de 185 répliques ont été enregistrées, consécutives aux deux premières secousses : l'une de 7,8 survenues en pleine nuit, l'autre, de magnitude 7,5, à la mi-journée, les deux dans le sud-est de la Turquie. Plusieurs répliques ont été enregistrées dans la nuit, le 7 avant l'aube. La plus forte, de magnitude 5,5, a été enregistrée à 6 h 13 locales, à 9 km au sud-est de Gölbasi (Sud).

Ce séisme est le plus important en Turquie depuis le tremblement de terre du 17 août 1999, qui avait causé la mort de 17 000 personnes, dont un millier à Istanbul.
Le chef de l'État turc a décrété un deuil national de sept jours et la fermeture des écoles pour la semaine.

 

D. C. avec AFP

Source : lequotidiendumedecin.fr