Les médecins généralistes Jean-Marie Cohen et Olivier Mariotte sont arrivés à la même conclusion : il est primordial de faire le tri sur les informations autour de la vaccination… et pas seulement autour du Covid-19. Alors, accompagnés d’autres professionnels de santé et de citoyens de bonne volonté, ils ont créé la plateforme Vaccination et lien social (VLS).
Cinquante personnes constituent ce think-tank, à l'image de Carmen Hadey, administratrice Alsace-Lorraine de SOS Hépatites, « séduite par l’objectif de promotion de la vaccination dans la population ». La plateforme s'articule autour de seize rubriques, telles que « Covid-19 », « maladies évitables par la vaccination », « fake news », « les différents vaccins existants » ou encore « adjuvants ». Le site se présente de manière simple et compile tous les contenus jugés pertinents. On trouve des articles du Monde, de l’Assurance-Maladie, de l’OMS ou encore de Vaccination-info-service. Aucune concurrence avec les sites institutionnels, VLS se voit comme « un complément », « pas réservé aux soignants, mais ouvert à tous », précise Olivier Mariotte.
« Une question de responsabilité »
« Comme soignant de premier recours, il faut absolument une information objective triée », raconte le Dr Cohen. « Nous sommes tous citoyens : leaders d’associations, politiques… Nos postures sont variées, mais nous avons essayé de trouver ce qui nous était commun. Nous respectons donc un engagement écrit autour d’un certain nombre de principes. » Cette charte de fonctionnement est lisible en ligne et indique notamment que les partenaires, tels que GlaxoSmithKline (GSK) ou Sanofi, ne peuvent « exercer aucune pression » sur le think-tank, ses discussions ou ses choix éditoriaux.
Pour Olivier Mariotte, la crise épidémique a rendu évidente la dimension sociale et citoyenne de la vaccination. « Ce n’est plus une question de santé mais une question de responsabilité vis-à-vis des autres. Quand on se vaccine, on protège les autres et notamment ceux qui sont plus faibles. » L’objectif est donc de « mettre à disposition par les réseaux sociaux une information de qualité pour ceux qui la recherchent. »
Malhonnêteté et antivax
Younes Telali, pharmacien de formation, coanime avec Anne Monnier, médecin généraliste le volet publication ; il explique le parcours de publication. « Il y a deux critères principaux pour qu’une information soit publiée sur VLS : elle doit être lisible par le grand public et vérifiée, pour qu’elle soit scientifiquement vraie. Nous mettons nos informations à jour régulièrement. » Ce dernier précise qu’il est possible pour tous de joindre un article et apporter une information sur la plateforme, puisqu’elle est participative.
Pour sortir de la crise de la Covid-19, faut-il vacciner les enfants ? #VLS, plateforme collaborative d'informations fiables sur la vaccination, sera lancée lundi prochain et pourra répondre à vos questions sur la vaccination ! Rendez-vous le 24 mai sur https://t.co/cwd25HYOj6 ;) pic.twitter.com/VMSrtSa3RS
— Vaccination & Lien Social (@VLSdirect) May 20, 2021
Le problème, détaille Olivier Mariotte, « ce sont ces informations notoirement malhonnêtes et fausses qui circulent ». Le président de l’agence conseil en affaires publiques dédiée aux acteurs de santé, nile, explique que « les sources officielles sont assez peu consultées, à l’instar des sources académiques. L’idée avec VLS, est de croiser les sources peu fréquentées par le grand public. » Mais aucune volonté de blâmer les anti-vaccins, la plateforme se veut positive. Même si, précise Olivier Mariotte, « on ne peut pas laisser le terrain libre aux antivax de manière cynique et criminelle ». En effet, pense-t-il, « il y a un travail colossal à faire pour promouvoir l’idée vaccinale et la rendre accessible à tous ».
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