La discussion du budget de l’Etat a donné -comme chaque année- à Claude Goasguen, l’occasion d’enfourcher son cheval de bataille favori. Alors que les crédits de l'aide médicale d'Etat (AME) seront discutés jeudi matin dans l'hémicycle, le député UMP de Paris dénonce une sous-évaluation du budget prévu en 2015 pour ce dispositif dédié aux étrangers sans papiers. L'AME est "désormais ingérable financièrement et il est grand temps que la France s'aligne sur les dispositions générales en Europe qui limitent les soins aux urgences, à la prophylaxie et aux mineurs en situation irrégulière", estime dans un communiqué le député-maire du XVIe arrondissement de Paris, rapporteur spécial sur ces crédits.
Le projet de budget de l'Etat pour 2015, en cours d'examen par le Parlement, prévoit une enveloppe de 677,5 millions d'euros pour l'AME, soit une hausse de 12% par rapport à 2014. Mais, selon Claude Goasguen, "la totalité de la dépense en faveur des étrangers en situation irrégulière est bien plus élevée" car il faudrait ajouter un "dérapage" s'élevant à 150 millions d'euros sur la base de la consommation effective des crédits pour 2014, une "dette non soldée" de 51,6 millions d'euros de l'Etat à la Sécurité sociale, un transfert de charges de 29 millions d'euros sur les finances hospitalières ainsi qu'un coût estimé à environ 100 millions d'euros dans le département de Mayotte. Soit un total de 1,07 milliard d'euros de dépenses, sans compter "de nombreuses zones grises difficilement chiffrables comme les surcoûts en gestion et les pertes de recettes pour les hôpitaux", d'après le député UMP.
Dans son rapport, il s'étonne que, dans un "contexte très fortement contraint pour les finances publiques et en présence d'un affichage politique ambitieux en matière de maîtrise des dépenses publiques, le gouvernement ne cible pas ses efforts sur un dispositif comme l'AME". Fin octobre, la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, avait défendu dans l'hémicycle l'aide médicale d'État, qui est "à la fois une exigence de solidarité et de santé publique", en raison d'un risque pour l'ensemble de la population d'une absence de soins aux sans papiers.
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