C'est un document quelque peu perdu sur le site du ministère de la Santé qui doit pourtant définir les orientations des politiques de santé ces dix prochaines années : le projet de la stratégie nationale de santé (SNS) pour 2023-2033 est soumis à la consultation de tous les Français, du 8 septembre jusqu'au 2 octobre.
« Cette consultation permettra de recueillir l’avis et les recommandations de tous les Françaises et Français sur les priorités, les orientations et les leviers les plus à même de remplir les trois grands objectifs » que se fixe cette stratégie, préparée à partir des travaux du Haut Conseil de la santé publique (HCSP). Après lecture du projet, les avis et propositions sont à envoyer à l’adresse consultation-sns@sante.gouv.fr avant le 2 octobre 2023.
Renforcer la prévention et tirer les leçons du Covid
Introduite dans le Code de la santé publique en 2016, sous l'impulsion d'Agnès Buzyn, la SNS définit les priorités de santé publique. La précédente, lancée début 2018 pour une durée de cinq ans, s’est achevée fin 2022.
La nouvelle SNS, décennale selon les recommandations du HCSP (2023-2033), « tient compte des enseignements tirés de la crise sanitaire et de l’impact qu’elle a eu sur l’état de santé de la population. Parmi ces enseignements, la nécessité de faire une place particulièrement importante à la santé publique et à la prévention dans les politiques de santé », lit-on.
Ses trois grands objectifs : permettre à tous de vivre plus longtemps en bonne santé, par la prévention, la promotion de la santé et l’accompagnement à tous les âges de la vie ; répondre aux besoins de santé de chacun, sur tout le territoire, avec une offre de santé adaptée ; rendre notre système de santé plus résilient et mieux préparé face aux défis écologiques et aux crises. Pour rappel, la précédente en affichait quatre : prévention et promotion de la santé, lutte contre les inégalités sociales et territoriales, qualité des soins et innovation.
Plusieurs cibles sont chiffrées, comme « dans 10 ans, avoir augmenté l’espérance de vie en bonne santé à la naissance de 3 ans et réduit de moitié les écarts d’espérance de vie entre les plus aisés et les plus modestes » pour l'axe 1. Ou d’ici à 2030, ramener à moins de 20 % la prévalence du tabagisme quotidien chez les adultes, à moins de 5 % le tabagisme des jeunes de 17 ans, à moins de 20 % les consommateurs d’alcool dépassant les repères ainsi qu'atteindre 80 % d'adultes ayant une activité physique au moins modérée.
Soigner la santé mentale et l'attractivité
Des enjeux, dont l'importance a été révélée par la crise Covid, figurent noir sur blanc dans la stratégie : l'amélioration de la santé mentale, en particulier chez les jeunes ; la nécessité de mieux anticiper et prévenir les crises sanitaires et d'assurer la souveraineté de la France en matière de produits de santé essentiels ; ou encore d'intensifier la recherche et d'améliorer la démocratie en santé.
Il est aussi question de libérer du temps médical (grâce à 5 000 infirmiers en pratique avancée en 2024 et 10 000 assistants médicaux d’ici à la fin 2024), d'attirer les professionnels de santé et de revoir le financement du système de santé.
Sont enfin précisées les grandes valeurs de la SNS : la solidarité, l'équité, la transparence, le collectif, et ses principes d'action, dont l'éthique, la co-construction, la prise en compte du genre et de la dimension One Health (une seule santé humaine, animale, environnementale) et l'empowerment.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes