Sur les soins non programmés, sujet de prédilection du ministère de la Santé, le gouvernement a décidé de miser sur les services d’accès aux soins (SAS).
En avril dernier, le ministère lançait une mission pour accélérer la généralisation du SAS prévue pour la fin de l’année. Alors que ces derniers ne sont toujours pas au point d’après la Cour des comptes, le dernier règlement arbitral a malgré tout entériné une partie des mesures tarifaires les concernant. Elles avaient été mises en place l’été dernier de manière exceptionnelle et avaient prolongées plusieur fois avant d'entrée dans le droit commun. En effet, une majoration de 15 euros existe pour les médecins qui assurent la prise en charge urgente d'un patient dont ils ne sont pas le médecin traitant après adressage par un SAS.
Plus de collaboration après le 1er juillet
Mais en matière de politique sur les soins non programmés, SOS Médecins France se considère le grand oublié du gouvernement. En effet, depuis la mise en place de cette majoration notamment, la fédération conteste le fait qu’elle ne s’applique pas à la régulation par SOS médecins. Les 64 associations SOS Médecins étaient réunies ce week-end en assemblée générale, et les 1 500 médecins de la structure ont exprimé leur colère « face à la politique de la Cnam, qui différencie les cotations du même acte, selon que le patient est passé par le SAS ou par la régulation de SOS Médecins », écrit la fédération dans un communiqué. En conséquence l’assemblée générale a donc décidé de mettre fin à ses collaborations avec le SAS, partout sur le territoire, à compter du 1er juillet.
« Notre régulation, professionnelle et efficace, a fait ses preuves depuis des années. Sous prétexte que « nous les faisions déjà », nous devrions être privés de la majoration SNP ? On sanctionne donc ceux qui faisaient déjà le boulot. C’est juste inacceptable. Nous cessons de collaborer avec le SAS », a déclaré le Dr Jean-Christophe Masseron, président de SOS Médecins France.
Pour le secrétaire général de la fédération, le Dr Serge Smadja, les SAS sont de toute façon dans l’incapacité d’assurer la régulation de l’ensemble des appels traités par SOS et en ont donc besoin. « Nous traitons 6 millions d’appels par an nécessitant, pour une grande partie d’entre eux, des actes techniques. Nous pensons le faire bien, efficacement, malgré le contexte tendu. Nous demandons un traitement égal. Toute discrimination relèverait de l’arbitraire », souligne-t-il.
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