Sur internet, legeneraliste.fr relayait la situation des deux (seuls) médecins régulateurs du 15 dans les Alpes-Maritimes, qui sont débordés d’appels notamment en raison de l’épidémie de grippe.
Le problème évoqué nous montre qu’il y a vraiment un problème d’organisation des soins en France. Tout d’abord, est-ce que les soins sont gratuits ? (C’est ce que se disent les gens qui viennent embouteiller les « services de porte » de tous nos hôpitaux …) Si oui (ce que voulait faire Marisol Touraine avec son tiers payant généralisé), alors bonjour l’épidémie de burn-out chez les soignants qui ne pourront jamais répondre à une demande amplifiée, exponentielle, de demandeurs de soins pléthoriques. Des soins qui, eux, ont un coût pour la collectivité. Ce que l’on observe dans la situation d’épidémie de grippe de cet article. Le mot « gratuité » ne devrait-il pas disparaître du dictionnaire ? Qui a intérêt à la gratuité des soins : la sécu ? Certains industriels, fabricants de plus ou moins gros appareillages de soins ou d’imagerie médicale, ou de tests biologiques ? Mais les patients n’y ont pas intérêt. Et nous, soignants, non plus. Nous devons, jour après jour, nous battre pour que l’offre de soins reste digne pour les personnes en souffrance que nous prenons en charge. Et nous devons, humainement, économiquement, politiquement, réfléchir aux conditions « honnêtes » de mise en place de cette offre de soins digne. Ayant fait ce constat, il nous faut faire des propositions d’organisation des soins sur le terrain en réfléchissant à une bonne coordination de proximité des professionnels de santé. Le Ministère de la Santé parle d’ « équipes de soins primaires » (ESP) et de « Communautés Professionnelles Territoriales de Santé » (CPTS).
Une des réponses possibles serait que ces CPTS soient organisées en Sociétés Coopératives d’Intérêt Collectif (SCIC) territoriales de santé. Ce sont des sociétés indépendantes (vivant des services qu’elles rendent), mais soutenues financièrement par l’ARS, les organismes d’assurance sociale (sécu et mutuelles), par les collectivités locales, par des industriels locaux, par des associations de patients. Avec elles, la liberté de prescription et du mode d’exercice est préservée.
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