Un an après le premier jour du premier confinement, l’heure n’est plus à fêter les soignants alors que la FHF* demande au président Macron d’instaurer dans le calendrier un jour (le 17 mars) de commémoration et de fête des personnels de santé (voir leur site dédié). L’interrogation porte plutôt sur la réticence des soignants à se faire vacciner. Zainab Riet, directrice générale de la FHF dément : « Beaucoup de personnels souhaitent se faire vacciner. Il y a même eu des listes d’attente. » Entretemps, suite à quelques cas de thromboses constatés, plusieurs pays d’Europe dont la France ont suspendu l’utilisation du vaccin AstraZeneca justement ciblé vers les soignants. Et Zainab Riet d’enfoncer le clou : « Il ne faut pas perdre de temps, il faut généraliser la vaccination des soignants avec le Pfizer et le Moderna. »
Pression psychologique
En complément, Frédéric Valletoux, président de la FHF, souligne la pression subie par les soignants lors de cette troisième vague épidémique : « Ils ont l’impression d’être seuls au front car ils savent qu’il n’y aura pas de renfort comme lors de la première et de la deuxième vagues. » Selon lui, la décision de mesures sanitaires contraignantes comme la limitation des interactions sociales permettrait de réduire la pression psychologique qui augmenterait la sensation du débordement.
Peu de déprogrammations
Car toutes les autres possibilités d’échappement à l'épidémie déjà expérimentées en 2020 sont beaucoup moins adaptées à cette troisième vague. Première d’entre elles, les déprogrammations seront allégées au minimum, les première et deuxième vagues ayant causé trop de dégâts pour les autres patients non-Covid. En témoignent les baisses de 30 % des transplantations rénales et la forte diminution des interventions chirurgicales qui se sont produites surtout lors du premier confinement.
Transferts en petit nombre
La seconde serait celle des transferts. Mais là encore la doctrine a changé. Contrairement aux vagues précédentes, les familles des patients (souvent plus jeunes) refusent l’éloignement de leur proche. Après 6 transferts ce week-end depuis des hôpitaux franciliens vers les Pays de la Loire et la Nouvelle-Aquitaine, 4 Evasan (évacuations sanitaires) ont été réalisées depuis l’Île-de-France, deux vers les Pays de la Loire via HéliSmur et 2 vers l’Occitanie. On est à environ 6 Evasan par jour depuis l’Ile de France lundi mardi et mercredi. Au total, une centaine de transferts ont été réalisés entre les régions, et 10 vers l’étranger (Belgique notamment). Pour autant, les transferts attendus vers les Bretagne le week-end dernier n’ont pas eu lieu et d’autres ont été annulés cette semaine. Bref, on est loin des dizaines, voire des centaines d’Evasan promises par le ministre de la Santé Olivier Véran la semaine passée. Autre pierre d’achoppement, le renforcement des équipes soignantes par d’autres régions n’est plus à l’ordre du jour, toutes les régions étant désormais impactées par la pandémie.
Plantu, invité d’honneur des hospitaliers
Pour remonter le moral des soignants (voir sondage Harris), outre la commémoration chaque année dans l’avenir qui permettra de « faire la pression sur les acteurs publics pour que le Ségur tienne ses promesses » (Dixit Frédéric Valletoux), Plantu, le dessinateur du journal Le Monde (qui va bientôt prendre sa retraite) a donné 150 dessins aux hôpitaux. Il a beaucoup "visité" les hôpitaux pendant la crise. S’adressant aux hospitaliers : « Vous n’arrêtez pas de tendre la main aux autres. Lorsqu’une décision politique est prise, c’est le fruit d’une discussion avec ceux qui savent faire, c’est-à-dire vous. En tant que dessinateurs, nous sommes des interprètes du geste hospitalier. Nous allons nous serrer les coudes. Nous sommes là ensemble pour faire des ponts entre les cultures. Liberté, égalité, humilité ! » La culture et l'humour pour soulager les soignants....
* Conférence de presse du 17 mars 2021 de la Fédération hospitalière de France.
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