La semaine dernière, la Haute Autorité de santé (HAS) a publié ses recommandations sur l’obligation vaccinale des professionnels des secteurs sanitaire et médico-social. Elle a notamment préconisé la levée de l'obligation pour la vaccination anti-Covid. Un avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) est également attendu dans les prochaines semaines sur les aspects éthiques. Et le ministère doit lancer une consultation des parties prenantes avant la publication d’un décret pour mettre en œuvre cette fin d’obligation vaccinale.
Obligation morale
Mais cette dernière inquiète une partie des professionnels de santé. Dans un communiqué publié ce mercredi 5 avril, l’intersyndicale interprofessionnelle Les libéraux de santé (LDS) se dit préoccupée par cette levée d’obligation de vaccination contre le Covid-19 et le DTP « dans un contexte où le mouvement « antivax » a pris une ampleur alarmante au sein de notre société, y compris chez les soignants ». « La levée de cette obligation constitue un risque pour la santé des patients », ajoutent-ils.
Les Libéraux de santé rappellent que dans leur proposition de projet de loi de santé de mars 2022, ils se sont prononcés en faveur de l’obligation vaccinale des soignants contre les maladies présentant un risque sanitaire pour leurs patients, le Covid-19 mais aussi la grippe (dont la vaccination est aujourd'hui recommandée pour les soignants). Pour eux, la vaccination contre les virus respiratoires saisonniers « doit rester une obligation morale ».
L’Académie de médecine, dans un communiqué publié à la suite des recommandations de la HAS, va même plus loin en demandant que ces deux vaccinations soient incluses dans les obligations vaccinales des professionnels exerçant dans les secteurs sanitaire et médico-social.
Dans la même lignée que les libéraux de santé, elle rappelait que : « les prises de position parfois polémiques exprimées en faveur ou en défaveur de l’obligation vaccinale ne doivent pas faire oublier que le métier de soignant n’est pas un métier comme un autre et qu’il impose un engagement moral respectueux du principe « Primum non nocere » ».
Pour l’Académie, les obligations vaccinales ne sont pas « une atteinte à la liberté individuelle » des soignants mais « font l’honneur de leur profession ».
Faute déontologique
Par ailleurs, « à l’heure où la santé des professionnels de santé est présentée comme une préoccupation majeure, par le ministère de la Santé et la Prévention, la levée de l’obligation sans réserve apparaît également comme un non-sens », relèvent également LDS.
Ils espèrent désormais que le temps de concertation prévu permette d’adapter cette décision, « notamment pour considérer comme une faute déontologique un avis donné par un soignant conduisant à un renoncement à la vaccination ».
« Even Elephants Do It », une pièce en l’honneur de Cécile Winter, médecin engagée contre le Sida
« Deep Learning Amnésie Profonde », une pièce qui interroge sur le lien entre Alzheimer et nouvelles technologies
Don d’organes : comment faire reculer l’opposition ?
Dr Chloë Ballesté, université de Barcelone : « Dans les hôpitaux espagnols, le don et la greffe sont prioritaires »