Brève

Election et santé : le pire n'est jamais décevant

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Publié le 15/12/2016

La Santé s’avérerait être enfin un fait politique. Bonne nouvelle. Notre engagement éditorial, ici, est bien lié à cette prise de conscience que la santé supporte le développement harmonieux des sociétés grâce à une médecine capable d’évolutions bienfaitrices. La recherche, les médicaments et les technologies sont efficaces bien qu’onéreux. Par ailleurs, le vieillissement des populations, les nouvelles pauvretés, les déséquilibres économiques placent la santé et le fait social au centre des « fonctions régaliennes » d’une nation moderne. Mais ce sujet s’invite sur la place publique par effraction et au détour de débats heurtant l’Europe et les Etats Unis. Or, dans un monde déstabilisé, violent, terrorisé, on ne peut se résoudre à moins de protection et de régulation. On ne devrait séparer, de la même façon, les petits risques des grandes détresses, la prévention des soins. Ce serait un contre-sens de renoncer, dans un faux souci de modernité, à nos systèmes de répartition, de redistribution et d’allocations pour les handicaps physiques, psychiques et sociaux. Certes, notre société est perfectible. Les citoyens semblent le manifester dans les urnes avec humeur, versatilité et provocation. Ils tournent le dos aux responsables politiques les plus raisonnables. Le populisme s’exprime avec en filigrane un fascisme rampant. Le taux de chômage est trop important, les inégalités géographiques et économiques s’envolent. Toutefois, les Européens devraient mieux appréhender la réalité du monde auquel ils sont confrontés et la nature des enjeux de demain. Les Américains s’apprêtent à étouffer dans l’œuf une courageuse tentative de justice sociale à travers la remise en cause d’Obamacare. Les pays émergents nous envient. Les plus pauvres et les migrants du Monde donnent leur vie pour nous rejoindre. Il serait déraisonnable de livrer ici en France, la vieille institution de santé et du social dont nous venons de fêter, sans lustre il est vrai, les soixante-dix ans à des intérêts privés, financiers, industriels, assurantiels et même à ceux qui se prétendent solidaires et mutualistes. Nos performances médicales, scientifiques, sociales, économiques, technologiques et numériques n’y gagneraient rien. En revanche, l’évolution du salariat, la poussée des start-up, l’économie du partage, les nouvelles formes d’entreprenariat doivent pousser à créer de l’agilité dans la sécurité. Un couple idéal qui permet à nos voisins danois d’être le peuple le plus heureux du Monde. La communauté soignante qui a fait face en 2016 à la violence extrême mesure les dangers de la fragilité économique et sociale. Elle devrait s’alarmer, pour 2017, des manipulations idéologiques et des solutions trop simples pour être honnêtes et justes. Le pire n’est jamais décevant. Et pour la dernière fois, j’ai la chance de vous adresser mes vœux pour 2017. Bon avenir à tous. Felicitas vobis sit.


Source : lequotidiendumedecin.fr