Dans une tribune intitulée « Nous soignants et activistes du Covid, voterons Macron malgré nos désaccords », publiée dimanche 17 avril dans le quotidien Libération, un collectif de soignants s’engage, à quelques jours du deuxième tour de l’élection présidentielle.
Leur vote, écrivent-ils, « sera d’abord un combat contre l’exclusion, le sectarisme, l’intolérance, le racisme et la xénophobie, qui ne peut souffrir aucune abstention ». Ainsi, ils appellent à « faire barrage à l’extrême droite ». Et ceci, même si leur combat contre le Covid-19 les a conduits « à dénoncer certains choix gouvernementaux » qu’ils jugeaient imprudents et qu’ils pensent « que l’optimisme qu’affiche désormais Emmanuel Macron face à ce virus est déplacé ».
Ces professionnels de santé rappellent les propos de Marine Le Pen sur France Inter le 10 juin 2020. « Objectivement, je pense que la crise aurait pu être très largement mieux gérée par Donald Trump ». Et enfoncent le clou. « Comme avec son ami Bolsonaro, Marine Le Pen, face à la pandémie, ce serait la porte ouverte aux charlatans, l’incompétence et l’inconséquence, l’invocation sophiste de la liberté individuelle au mépris des plus vulnérables, le discrédit permanent jeté sur l’expertise et le progrès scientifique au profit de fascinations complotistes assumées. »
Sont notamment signataires : le Dr Olivier Saint-Lary, président du CNGE ; le président de l’UFML-S, le Dr Jérôme Marty ; le Dr Matthieu Calafiore, directeur de département de médecine générale de Lille ; les Drs Michaël Rochoy, Christian Lehmann, Jérôme Mazet, Pascal Charbonnel, Sébastien Demange, Agnès Kirrmann, Isabelle Cibois-Honnorat, médecins généralistes.
Pas touche à l’Aide médicale d’État
Dans une autre tribune, cette fois-ci publiée dans le Journal du dimanche le 16 avril, plus d’un millier de professionnels de santé, patients, chercheurs et élus ont lancé « un appel solennel en faveur du seul vote qui permet de préserver nos solidarités », car, selon eux, « les valeurs de notre système de santé ne sont pas celles de l’extrême-droite ».
Car « malgré une communication plus subtile, l’extrême droite n’a pas changé. Elle n’est pas plus rassembleuse ou sociale qu’elle ne l’était il y a 20 ans, au soir du 21 avril 2002. Et plus que jamais, elle porte en germe la destruction de notre État-providence, nos services publics et particulièrement notre système de santé. »
Les signataires de la tribune ont notamment rappelé une des mesures du programme de la candidate du Rassemblement national : son souhait de « supprimer l’Aide médicale d’État (AME) et la remplacer par un dispositif a minima pour prendre en charge les soins urgents. Vieille idée, contraire aux conventions internationales sur le droit à la santé, la suppression de l’AME mettrait en danger toute la population en favorisant la propagation de maladies infectieuses en apparence non-urgentes ».
Ont notamment signé cette tribune : le Dr Jean-Louis Bensoussan, vice-président de MG France ; le Dr Jérôme Marty, président de l’UFML-S ; Drs Iris Cano, Alexandre Delobelle, Pierre Erra, Jacques Fievet, Jacques Franzoni, Luc Léger, médecins généralistes ; les députés Cyrille Isaac-Sibille, Agnès Firmin Le Bodo et Thomas Mesnier.
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