Malgré un contexte budgétaire « extrêmement contraint », les crédits alloués aux établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) seront en augmentation cette année. C’est ce qui ressort de l’instruction budgétaire du médico-social 2025, désormais arrêtée par le gouvernement, qui devrait être publiée « fin mai » après une phase de concertation avec les fédérations du grand âge.
Cette circulaire budgétaire permettra de flécher les crédits prévus par la dernière loi de financement de la Sécu (LFSS) 2025 pour le secteur médico-social, avec des évolutions prévues de 1,7 % pour le grand âge et 0,93 % pour le secteur handicap. De quoi « consolider au maximum l’offre existante du parc » et financer les engagements nouveaux, explique l’exécutif. Cette première délégation 2025 contiendra la très grande majorité des crédits prévus dans le cadre de l’Ondam médico-social (plus de 30 milliards d'euros) afin de donner des marges de manœuvre aux ARS.
Plus précisément, dans le cadre de cette enveloppe médico-sociale, les dotations spécifiques des Ehpad augmenteront de 2,35 % sur un an (pour les établissements publics, privés associatifs et privés lucratifs). Et ce, « avant de déployer des mesures nouvelles », précise-t-on au sein du cabinet de Catherine Vautrin, ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles. Lors du débat parlementaire autour du budget de la Sécu, l’exécutif s’était engagé sur le recrutement de 6 500 équivalents temps plein (ETP) supplémentaires en Ehpad en 2025, l’objectif étant d’atteindre 50 000 nouveaux ETP « à l’horizon 2030 » pour poursuivre la hausse du taux d’encadrement des résidents et améliorer les conditions de travail des professionnels.
Fonds d’urgence triplé pour les établissements en difficulté
De surcroît, le fonds d’urgence destiné aux Ehpad les plus vulnérables sur le plan financier devrait être triplé pour atteindre 300 millions d’euros cette année, en y ajoutant les services de soins infirmiers à domicile (Ssiad) en difficulté. Pour y accéder, le principe sera que l'établissement fragilisé prenne « une forme d'engagement moral » à suivre un certain nombre de recommandations qui seront faites dans le cadre des commissions départementales de suivi. Un reporting sera aussi exigé.
Le ministère souhaite aussi développer les outils de communication alternative améliorée afin d’aider les résidents des Ehpad qui éprouvent des difficultés à s’exprimer et à faire connaître leurs besoins et attentes. « On a réussi à dégager des marges pour environ 6,5 millions d’euros supplémentaires cette année, en plus des 2,5 millions déjà consacrés l’an dernier et reconduits », se réjouit-on au sein du cabinet de la ministre chargée de l’autonomie et du handicap, Charlotte Parmentier-Lecocq. Autrement dit, 9 millions d’euros sont fléchés en 2025 sur ces outils modernes.
Équipes mobiles et médecins coordonnateurs
Par ailleurs, 30 millions d’euros sont consacrés à la généralisation des pôles d’activités et de soins adaptés (Pasa), des espaces aménagés au sein des Ehpad destinés à accompagner les résidents ayant des troubles du comportement modérés. Le déploiement des centres de ressources territoriaux et la réforme des services de soins infirmiers à domicile seront également soutenus. Et 7 millions d’euros seront fléchés pour l'installation d'équipes mobiles Alzheimer, ainsi que 45 millions d’euros pour le recrutement de médecins coordonnateurs en Ehpad.
Enfin, à compter du 1er juillet, 23 départements expérimenteront comme prévu la réforme de la tarification des Ehpad. Celle-ci permet de fusionner les sections tarifaires soin et dépendance, financées par les agences régionales de santé. Le principe consiste à allouer un forfait global unique relatif aux soins et à l’entretien de l’autonomie – qui se substitue aux forfaits soins et dépendance. « On va donner davantage que ce que les départements finançaient, au moins 100 millions d’euros en plus en 2025 », assure-t-on du côté du gouvernement.
Décès de Roland Mehl, fondateur du prix Galien
Fraude à la Sécu : un couple de médecins accusé d’avoir détourné un million d’euros
Des personnalités demandent l'entrée au Panthéon de la psychiatre et résistante Adélaïde Hautval
Sur les réseaux sociaux, le retour en force du culte de la maigreur fait des ravages