La ministre de la Santé a annoncé jeudi, à l'antenne de France Inter, qu'elle souhaitait ouvrir une réflexion sur l'utilité des médicaments. « Le débat doit avoir lieu sur l'utilité des médicaments qui sont remboursés, nous l'ouvrirons dès cet été, a déclaré Agnès Buzyn. Nous remboursons à des taux très faibles (15 %) des médicaments peu efficaces voire inefficaces. L'homéopathie devrait faire l'objet d'une évaluation », a précisé la ministre, ajoutant que l'homéopathie était historiquement remboursée sans aucune évaluation scientifique. L'homéopathie pourrait « entrer dans le droit commun ». « Si elle est utile, elle continuera à être remboursée, si elle est inutile, elle cessera de l'être. »
La ministre de la Santé a donc amendé sa première position. Interrogée en avril sur un possible déremboursement, elle s'était montrée moins tranchée.
« C’est probablement un effet placebo. Si ça peut éviter d’utiliser des médicaments toxiques nous y gagnons collectivement, avait-elle déclaré. Si ça continue à être bénéfique sans être nocif, ça continuera à être remboursé. »
La ministre a affirmé ne pas avoir d'homéopathie dans son armoire à pharmacie.
Ouverture sur le cannabis thérapeutique
Le débat sur le remboursement de l'homéopathie, jusqu'ici remboursée par l'Assurance maladie jusqu'à 30 %, agite le Landerneau médical depuis plusieurs semaines à la suite d'une virulente tribune de 124 professionnels dont une majorité de médecins contre les "fake médecines". Interpellé par les signataires, l'Ordre avait refusé de se prononcer et réclamé une évaluation à l'Académie de médecine. Cette dernière a de nouveau indiqué, il y a quelques jours, qu'aucune preuve scientifique n'appuyait l'efficacité de l'homéopathie mais que son effet placebo ne devait pas être négligé.
Lors de son intervention, Agnès Buzyn s'est par ailleurs déclarée favorable à la recherche sur le cannabis thérapeutique. « Il n'y a aucune raison d'exclure une molécule qui pourrait être intéressante pour traiter des douleurs invalidantes sous prétexte qu'il s'agit du cannabis », a-t-elle déclaré. Reconnaissant un « retard français » sur en la matière, la ministre de la Santé a indiqué avoir demandé aux institutions sanitaires un état des lieux des connaissances scientifiques sur le cannabis thérapeutique.
Décès de Roland Mehl, fondateur du prix Galien
Fraude à la Sécu : un couple de médecins accusé d’avoir détourné un million d’euros
Des personnalités demandent l'entrée au Panthéon de la psychiatre et résistante Adélaïde Hautval
Sur les réseaux sociaux, le retour en force du culte de la maigreur fait des ravages