L’assurance maladie attend pour une fois avec impatience l’arrivée sur le marché de nouveau médicaments, à savoir les biosimilaires. A ce jour, le marché est toutefois modeste. En 2016, il représentait 0,9 % des ventes hospitalières et 0,5 % des ventes officinales, soit au total 0,7 % de l’ensemble du marché pharmaceutique en 2016, selon les Echos Etudes publiée en juin 2017. Pourtant, il suscite de grandes espérances. A l’horizon 2020, selon l’estimation de l’auteure de l’étude, Florence Thesmar, le marché potentiel devrait grimper en 2020 à 6 120 millions d’euros, soit, selon les taux de pénétration compris entre 5 % à 20,%, des ventes oscillant entre 306 et 1 224 millions d’euros. Le résultat final dépendra bien sûr des mesures d’incitation prises par les pouvoirs publics, mais aussi des taux de réduction de prix par rapport aux médicaments princeps. L’étude des Echos estime à 25-30 %, la baisse de prix pour un biosimilaire par rapport au princeps. Elle pourrait toutefois être plus importante et atteindre 50 %, comme l’illustre l’accord conclu entre le réseau d’achats Resah et Biogaran (voir ci-contre). A ce titre le Caqes (voir pp. 12-13) devrait constituer un levier majeur pour doper la croissance de ce marché. A l’hôpital, Florence Thesmar suggère outre la pédagogie classique comme des campagnes de sensibilisation et la diffusion de guidelines des mesures plus contraignantes comme « l’instauration de quotas de prescription par service ou la prescription d’office d’initiation de traitement, dès lors que le médicament biologique de référence tombe dans le domaine public ».
Mais si ces perspectives s’annoncent à terme séduisantes, y aura-t-il demain une place pour tous les acteurs du marché ? A ce jour, l’étude recense huit laboratoires présents dans l’Hexagone. Un seul est français, Biogaran, filiale de Servier. Deux laboratoires historiques dominent à ce jour le marché, à savoir Sandoz, filiale de Novartis et Hospira, filiale de Pfizer. On trouve ensuite selon le critère retenu, valeur ou volume, Biogaran ou le laboratoire Eli Lilly.à la troisième place. Teva sur ce marché se classe au quatrième rang. Mais de nouveaux entrants sont annoncés avec des ambitions fortes. Amgen par exemple devrait lancer son premier biosimilaire à l’automne 2018. Un autre laboratoire, Biogen, présent dans les biotechs et déjà actif sur ce marché, mise sur une coopération avec le coréen Samsung BioLogics. La concurrence est déjà si féroce qu’un acteur, l’Allemand Merck, a jeté le gant en mars 2017 pour se concentrer seulement sur les nouveaux médicaments. La guerre commerciale est déclarée. Reste ensuite à convaincre soignants et patients.
Les Echos Etudes, tél : 01 49 53 63 00.
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