L'Inserm a-t-elle brillé sur le front de la recherche Covid-19 ?

Annoncés à renfort de placards de publicité dans la presse nationale, les prix Inserm 2020 revêtent un éclat particulier. L'ambition était forte et méritoire, récompenser toux ceux qui se sont engagés au cours de cette année particulière dans la lutte contre la Covid-19. Les lauréats se sont bien sûr distingués au long des derniers mois. Mais les spécialités récompensées, l'épidémiologie avec Dominique Costagliola, grand prix Inserm 2020, la clinique avec Florence Ader (médecin, infectiologue et pneumologue à l'hôpital de la Croix-Rousse-Lyon et chercheuse au Centre international de recherche en infectiologie) et Yazdan Yazdanpanah (prix OPECS-Inserm) illustrent en creux l'absence au palmarès des disciplines fondamentales. Dans la compétition mondiale autour les vaccins, la technologie de l'ARN messager, les unités Inserm sont-elles compétitives ? Quant à la recherche sur les coronavirus, l'Inserm s'est-il donné tous les moyens nécessaires au cours des dernières années pour jouer un rôle de premier plan scientifique ? L'Institut national de la santé et de la recherche médicale a en effet failli au tout début de la crise sur l'importance de l'épidémie à venir. Elle n'aurait pas pris en compte, selon Agnès Buzyn lors de son audition au Sénat, l'existence des vols directs Yunnan-Paris en avion. Fallait-il vraiment mettre en avant la recherche française sur la Covid-19, plus performante en vérité dans d'autres domaines scientifiques ?