Quel est le ressenti des patients au décours d’une hospitalisation programmée ?
Cette question méritait d’être posée ! Itelis/BVA ont voulu savoir et ont mené pour cela une enquête qualitative et quantitative en mai 2016, auprès de 341 personnes âgées de plus de 18 ans ayant subi une chirurgie programmée au cours des 12 derniers mois.
Au-delà de la satisfaction sur le geste chirurgical lui-même, un constat alarmant : 47 % des patients sont angoissés à l’idée d’une hospitalisation programmée et seuls 19% de ceux-ci considèrent que leur prise en charge sur ce point spécifique a été convenable. Un résultat préoccupant d’autant que 54 % des patients de l’échantillon ont subi plus d'une intervention au cours des 5 dernières années. L’établissement hospitalier semble donc ne pas s’occuper suffisamment du bien-être de ses patients. Autre constat, 41 % des patients ont été pris en charge en ambulatoire avec moins d’une journée d’hospitalisation : c'est une nouvelle donnée qu'il faut prendre en compte, car suscitant visiblement une angoisse supplémentaire. Quant au reste à charge, une question importante pour les patients, seulement 62% des interrogés en ont connaissance en amont. 43 % des hospitalisations ont donné lieu à un dépassement d’honoraires dont le patient connaissait le montant au préalable dans près de 9 cas sur 10.. Nouveauté : les patients se lancent dans la négociation des dépassements d'honoraires lors de la consultation avec leur chirurgien et obtiennent gain de cause dans 15% des cas. Enfin, une part importante des patients, plus d’un quart d'entre eux, appartenant surtout aux CSP-, ont différé des soins médicaux pour raisons financières.
Face à ces problèmes, les patients échangent surtout avec leur complémentaire santé sur le reste à charge, la prise en charge des frais d’hospitalisation et les garanties de protection. Les services d’accompagnement viennent loin derrière.
Le désamorçage de l’angoisse des patients à l’approche d’une hospitalisation programmée est une question qui se pose car elle a d'inévitables retentissements sur le vécu de l’hospitalisation. Le médecin traitant pourrait être un vecteur de réassurance puisque c'est lui qui recommande le chirurgien dans 67% des cas. Le chirurgien lui-même est un acteur essentiel : c'est lui qui opère ! Des progrès pourraient également être faits à l’accueil des patients dans les établissements. Parallèlement, l’utilisation d’outils de e-santé paraît judicieuse : 65 % des patients sont connectés et vont chercher de l'information sur internet.
Des résultats originaux et instructifs qui soulignent l’importance du lien humain au moment d’une hospitalisation, même lorsqu'elle survient dans un cadre programmé.
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