La e-santé française est dynamique, mais ne perce pas à l’étranger. Le secteur est évalué en 2014 à 2,7 milliards d’euros. Déjà très prometteur en matière d’emplois (28 000 à 38 000 postes), il est encore appelé à croître dans un futur proche, surtout en matière de télémédecine. Les start-up foisonnantes sur tous les segments du marché excellent dans la maîtrise des technologies innovantes...
Start-up
Et pourtant, selon une étude de benchmark internationale*, le dynamisme apparent de la e-santé ne génère pas la croissance espérée d’emplois ni ne laisse entrevoir la conquête des meilleures places sur les marchés étrangers. Certes, il existe un nombre important de petites sociétés, 200 comptent en moyenne 15 salariés. Rien qu’en Ile-de-France, 370 PME interviennent dans le secteur de l’innovation en santé dans des secteurs très variés comme les applications de mobile-health, les serious games pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, les dispositifs d’aide au maintien à domicile des personnes âgées, etc.
De manière générale, même les start-up françaises, selon l’étude, souffrent de handicaps de taille et de visibilité sur les marchés internationaux. Plus performantes, elles sont largement devancées par les start-up coréennes ou américaines.
Le moteur DMP à l’arrêt
Pourquoi le secteur peine à se déployer malgré la forte implication des pouvoirs publics ? Deux exemples significatifs : le projet DMP est encore loin de permettre la généralisation du partage des informations de santé au bénéfice du patient. À l’heure actuelle, les progrès sont encore bien trop lents pour renforcer et sécuriser les échanges entre la ville et l’hôpital et entre professionnels de santé.
Confiance insuffisante
Autre sujet brûlant, malgré la mise en place des territoires de santé numérique (avec l’octroi d’un financement de 80 millions d’euros) et l’article 36 de la LFSS de 2014 autorisant des expérimentations en matière de télémédecine, le déploiement des usages reste modeste. En témoigne la seule prise en charge de la téléradiologie dans le volet télémédecine. Selon les auteurs du rapport, les pouvoirs publics se limitent à prévenir contre les dangers liés à la sécurité des données de santé. Ils ne tablent pas assez sur la confiance à insuffler pour développer le recours aux technologies numériques.
Une faiblesse égale une force
Les auteurs de l’étude internationale pointent un paradoxe. Les pays qui semblent le plus avancés en matière d’e-santé (Royaume-Uni, Espagne, Japon, Corée du Sud, Etats-Unis) ont une densité médicale inférieure à la moyenne des pays de l’OCDE et ont des contraintes géographiques plus marquées. De ces handicaps, ils en tirent une force pour déployer la e-santé dans leurs territoires.
Pourtant, les solutions pour améliorer la donne ne manqueraient pas. Les recommandations de l’étude visent à appuyer le développement d’une offre compétitive au bénéfice de la France sur les marchés étrangers. Second levier, accélérer la maturité de la demande du patient, des professionnels de santé et des institutionnels. Troisième axe, améliorer la mise à disposition de l’offre vers le marché afin d’éviter la fuite vers des solutions étrangères. Enfin, l’étude propose d’améliorer la gouvernance sur l’e-santé en la rendant interministérielle et en lui donnant davantage d’autorité et une meilleure articulation.
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