Il n'a pas encore commencé son internat mais sait déjà qu'il s'installera, et où. Arthur Poirat, étudiant en médecine de 26 ans, a paraphé fin août un accord avec la mairie de Voujeaucourt (Doubs) pour s'installer dans la commune à l'automne 2022. En contrepartie, la commune lui versera 500 euros chaque mois pendant trois ans (soit 18 000 euros au total) pour financer ses études.
Si pour certains, cette commune de 3 000 âmes n'a, a priori, rien du lieu d'exercice rêvé, s'y installer sonnait comme une évidence pour Arthur Poirat. Et pour cause, le jeune homme a été à l'école et au collège à Voujeaucourt et a vécu dans le village voisin de Bavans où son père, médecin généraliste, était installé jusqu'à son décès.
La campagne sinon rien
Lorsque ses grands-parents lui ont parlé du flyer déposé par la mairie dans toutes les boîtes aux lettres de Voujeaucourt proposant cette aide financière à qui serait prêt à s'installer dans la commune — qui a récemment perdu deux de ses quatre généralistes — Arthur Poirat n'a donc pas hésité une seconde et pris rendez-vous avec la mairie sur le champ. « J’ai toujours voulu faire de la médecine générale et m’installer dans le coin », confie-t-il au « Généraliste ».
Cette offre de la mairie était donc une véritable aubaine pour celui qui était censé reprendre le cabinet de son père et ne jure que par la médecine de campagne. « J’aime le contact, le fait de suivre des patients sur des années. En milieu rural, les généralistes font presque de la famille des patients, sont presque des amis, s’émerveille-t-il. On n'est pas là pour voir le patient dix minutes et lui demander la carte Vitale, comme à l'hôpital ou dans certaines grandes villes. » « On a aussi plus tendance à se débrouiller, ajoute Arthur Poirat. L’hôpital n'est pas forcément à proximité et il y a donc parfois des fois des gestes techniques à réaliser, comme les sutures. »
La maire prête à lui mettre des locaux à disposition
Pour le plus grand bonheur de la mairie et du jeune homme, l'affaire s'est conclue rapidement. Après un premier rendez-vous entre les parties le 27 août, l'accord liant le futur généraliste à Voujeaucourt a été signé le lendemain. Si Arthur Poirat semble bien décidé à s'installer dans la commune, l'accord prévoit que l'interne puisse sortir de l'accord en remboursant les sommes perçues.
L'accord ne prévoit en revanche pas « noir sur blanc » que la mairie lui mette des locaux à disposition une fois sa thèse en poche, mais Martine Voidey, la maire PS de Voujeaucourt — où une maison médicale doit voir le jour — a confié au futur médecin qu'en cas de réélection, elle serait prête à le faire.
D’ici là, Arthur Poirat prévoit d'effectuer des remplacements à Voujeaucourt, dès qu'il disposera de sa licence de remplacement. « Je connais bien les médecins de Voujeaucourt, qui étaient des amis de mes parents, confie-t-il. Je vais essayer de venir les remplacer quand ils partiront en vacances, pour commencer à me faire connaître. Ce serait l’idéal. »
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