Hasard du calendrier, le jeudi 8 février, les médecins libéraux ont appris le nom du ministre délégué à la Santé et à la Prévention à la sortie d’une séance cruciale des négociations conventionnelles. Si cette réunion avec l’Assurance-maladie faisait figure de première avancée pour les praticiens de ville, avec la proposition d’une revalorisation de la consultation de référence des généralistes à 30 euros, l’arrivée de Frédéric Valletoux à Ségur a eu un effet « douche froide ».
« Déclaration de guerre » pour la CSMF, « le cauchemar des libéraux et la gifle aux médecins » pour le SML, inquiétude et étonnement de la conférence nationale des URPS Médecins libéraux vis-à-vis du « choix de l’exécutif » en faveur de « l’ennemi numéro 1 et autodéclaré du monde libéral »… Le nouveau locataire de Ségur a été fraîchement accueilli par les médecins de ville, qui ont en tête sa décennie à la présidence de la Fédération hospitalière de France (FHF), ses positions sur les gardes ou la régulation de l’installation et plus particulièrement sa loi visant à améliorer l’accès aux soins par l’engagement territorial des professionnels, adoptée fin 2023. Une « crispation » du monde libéral dont l’intéressé confie au Quotidien avoir conscience et qu’il tente d’apaiser. Avant d’ajouter : « Rien n’indique que nous allons vers la fin du modèle de la médecine libérale. C’est une crainte, pas un fait ». Notons que Frédéric Valletoux a choisi un ancien de la FHF, Cédric Arcos, au poste de directeur de cabinet à Ségur.
Le nouveau locataire de Ségur a été fraîchement accueilli par les médecins de ville
Sa ministre de tutelle entend, elle aussi, montrer des gages d’ouverture et de discussion aux praticiens de ville. Dans un entretien exclusif, Catherine Vautrin s’affiche en retrait des négociations conventionnelles afin de laisser aux syndicats et à l’Assurance-maladie « le temps de discuter entre eux », « à leur rythme, pas au mien ». Et la ministre de souligner qu’elle n’est « pas diplômée de médecine » et de témoigner son « respect » aux praticiens. Pourtant, si elle entend les laisser travailler, Catherine Vautrin attend des résultats « pour apporter des solutions à nos concitoyens en termes d’accès aux soins ». En marge d’une rencontre avec les soignants de la maison de santé de Meung-sur-Loire (Loiret), le 10 février, la ministre avertit : « Je suis à enveloppe constante, je n’ai pas de sous plein les poches. On ne va pas se mentir : on n’a pas beaucoup de moyens ». À bon entendeur.
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