Courrier des lecteurs

Quand le généraliste se transforme en couteau suisse

Publié le 08/04/2023

Crédit photo : GARO/PHANIE

De nombreux politiques prônent, depuis des années, une répartition plus homogène des généralistes sur le territoire (la plupart prêchent pour leur paroisse).

Récemment, j’ai pu converser avec un confrère généraliste libéral travaillant en milieu urbain. Il m’explique que, dans sa ville universitaire, qui est considérée par les médias comme étant bien pourvue en médecins généralistes, il lui est impossible d’accepter de nouveaux « malades ».

Depuis quatre ans, son pool de patients est le même et ses consultations (elles sont toutes sur rendez-vous) ne désemplissent pas.

Il est difficile de concevoir une telle situation car un renouvellement de la patientèle s’opère régulièrement au sein d’un cabinet médical du fait de déménagements et de décès. En fait, ce confrère me dit qu’il a dû changer sa pratique car le nombre de spécialistes auxquels il doit demander une expertise est de plus en plus restreint. Il est ainsi devenu un professionnel endossant de nombreuses casquettes, ce qui devient souvent très chronophage (il est nécessaire d’avoir une réflexion plus approfondie, du fait d’un champ de compétences élargi).

Il précise qu’il effectue certains actes techniques bien ciblés (selon les difficultés de prise de rendez-vous chez certains spécialistes) : échographies (il s’est formé pour avoir une meilleure connaissance dans ce domaine), dermatoscopie pour mieux dépister les éventuels mélanomes malins. Cette situation conduit inexorablement à consulter plus fréquemment son pool de patients.

Dans ce contexte de tension majeure au sein des cabinets médicaux, de quelle manière les agents de la Cpam pourront-ils trouver des généralistes qui prendront en charge des patients en ALD sans médecin traitant ?

Dr Pierre Francès, Banyuls-sur-Mer (Pyrenées-Orientales)