Un milliard, c’est ce qui est remboursé par les mutuelles pour les soins de confort pratiqués par des non-professionnels de santé adeptes des médecines douces (dans le rapport d’information n° 770 du Sénat sur « les complémentaires santé, mutuelles : impact sur le pouvoir d’achat des Français »). Un milliard, c’est aussi un peu moins de quatre millions de consultations de médecin généraliste à 26,50 euros.
Et moi qui pensais que l’objet de l’Assurance maladie complémentaire (AMC) était de compenser le reste à charge non remboursé par la sécurité sociale (la part Assurance maladie obligatoire (AMO) est de 70 % de l’acte, celle de l’AMC de 30 % ). Enfin, le gouvernement, dans un juste souci d’économies, envisage de passer la part AMO à 60 % et cette part AMC à 40 % .
Pour ce changement de répartition, nos mutuelles qui ont déjà pris la bagatelle de 10 % d’augmentation l’année dernière, proposent d’augmenter leur tarif de 2 à 2,5 % (comptez 4 % la semaine prochaine quand ils auront refait ou fait leur calcul).
Donc on augmente nos mutuelles pour trouver un milliard d’euros, et on rembourse les soins de confort, de bien-être à hauteur d’un milliard d’euros.
Ce tour de passe-passe des mutuelles, en remboursant des prestations non médicales à efficacité non prouvée, se fait au détriment des patients, sans amélioration de la prise en charge des soins tel que prothèses dentaires, auditives, lunettes… autrement plus indispensable à la qualité de vie.
Heureusement que personne n’a demandé le remboursement des soins capillaires.
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