La médecine libérale vit une période difficile, que ce soit du côté des soignants ou des patients. Les pouvoirs publics, qui scrutent avant tout les réactions des électeurs potentiels, proposent avec insistance l’idée que ces professionnels soient contraints de réaliser certaines missions (cas de la permanence des soins) et voudraient les obliger à adhérer à certaines dispositions (cas d’une obligation de participation à une CPTS).
Afin de contrecarrer ces volontés liberticides pour un secteur privé, les syndicats montrent leur opposition à des réformes inacceptables pour des soignants déjà corvéables à merci.
Cependant, alors que les médias, mais aussi l’exécutif, ne cessent de jeter le discrédit sur la moralité de cette frange de notre système de soins, le combat des organisations syndicales manque de cohésion. Chacun donne son point de vue et sa vision de la médecine libérale pour demain en refusant toute concertation alors que cette dernière, vis-à-vis d’un pouvoir méprisant, devrait être un objectif.
De nouvelles négociations vont avoir lieu avec la Cnam afin de rectifier le tir concernant la revalorisation de la profession. Mais j’ai bien peur que les discussions qui prendront place au sein du QG de la Cnam soient une opportunité, pour certaines centrales syndicales, d’accepter des compromis pas nécessairement acceptables. Or, nous avons trop souvent oublié que toute signature d’accord permet une rémunération conséquente de ces fédérations, qui ont pour certaines un seul but : renflouer leur trésorerie grâce à ces émoluments.
En acceptant des compromis, nous allons perdre un combat de premier ordre et hypothéquer le futur de l’exercice libéral.
Dr Pierre Francès, Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales)
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