Les restrictions budgétaires mettent en danger la continuité des soins pour des millions de patients, avec un impact direct sur la santé publique et l'accès aux services de proximité. Ensemble, les organisations de biologie médicale, les sociétés savantes et les associations de patients appellent à la tenue d’États généraux de la biologie médicale.
Un pilier du système de soins et du suivi des patients atteints de maladies chroniques
La biologie médicale française occupe une place centrale dans le système de soins. Avec 70 % des diagnostics médicaux posés en partie grâce aux examens biologiques pour 1,8 % des dépenses courantes de santé (1), les biologistes médicaux fournissent les informations essentielles pour la prévention, pour le dépistage et le suivi des pathologies aiguës et chroniques, l’ajustement des traitements, et limiter les actes invasifs.
La contribution de la biologie médicale est décisive pour détecter précocement et suivre les maladies complexes comme le cancer ou les maladies génétiques. La biologie médicale permet aussi le suivi des patients atteints de maladies chroniques, qui représentent 52 % des personnes de plus de 50 ans (2) : en 2023, plus de 62 millions de créatininémies ont été réalisées pour le dépistage et le suivi des patients atteints d’insuffisance rénale ; 18 millions d’hémoglobines glyquées pour les patients atteints de diabète ; et près de sept millions d’examens NT-proBNP pour les patients atteints par l’insuffisance cardiaque (3). Enfin la biologie médicale, notamment hospitalière, contribue de manière significative à la mise au point et l‘évaluation de tests diagnostiques innovants.
Les patients français peuvent aujourd’hui s’appuyer sur une biologie accréditée et performante en ville et à l’hôpital. En ville, celle-ci accueille plus de 500 000 patients chaque jour, avec 90 % des examens rendus dans la journée. Sa proximité est un atout, notamment dans les déserts médicaux, avec près de 81 % de la population française qui réside à moins de 7 km d’un laboratoire de biologie médicale (1). C’est également le facteur principal d’attractivité du territoire pour les jeunes médecins généralistes, à 94,6% (4). Les patients ont besoin de cette biologie de proximité́, en ville et à l’hôpital, avec une prise en charge optimale des patients hospitalisés et suivis en consultation 24 heures/24 et la réalisation de nouveaux tests diagnostiques non commercialisés ou non remboursés par l’Assurance-maladie, en particulier à l’hôpital.
La profession a aussi su être à la hauteur de la crise et des besoins des patients avec sa mobilisation hors norme dans la gestion de la crise Covid en 2019-2020 et du Mpox aujourd’hui.
Pour les patients, les laboratoires de biologie médicale en France représentent un maillon incontournable du système de santé et du parcours de soins. La qualité de la prise en charge et sa représentativité territoriale offrent un service indispensable pour les patients comme pour les professionnels de santé. France Rein et l’Alliance du Cœur, en tant que représentants des usagers, défendent cette proximité unique dans le monde, et ce maillage, avec le minimum de reste à charge pour les patients, et avec une diversité permettant au patient de conserver le libre choix de son laboratoire. Or, actuellement, jusqu’à 69 % des sites de prélèvement pourraient être impactés par des fermetures ou ajustement d’horaires, ce qui met en danger l’accès aux soins (1).
Préservons l’accès à la biologie médicale de ville et d’hôpital
Que ce soit pour obtenir un diagnostic précis et rapide, pour suivre les personnes vivant avec une maladie chronique, pour accomplir des actes de prévention essentiels, ou pour limiter le recours à l’hospitalisation, la biologie médicale doit non seulement survivre, mais aussi évoluer et innover pour garantir une santé durable à tous nos concitoyens.
Les avancées majeures en biologie médicale, validées scientifiquement, dans le cadre d’une médecine personnalisée et de précision permettent un diagnostic précoce et une amélioration de la prise en charge de la population. Ces progrès dans le champ de la biologie médicale notamment en cancérologie, maladies génétiques rares, neurodégénératives, maladies infectieuses et en santé́ de la femme doivent continuer à bénéficier à l’ensemble de la population.
Ensemble, en tant que patients et professionnels de la biologie médicale, nous lançons un appel aux pouvoirs publics : agissez maintenant pour préserver l’accès à cette filière de soins en France ; organisons de grands États Généraux de la biologie médicale avec l’ensemble des acteurs et œuvrons pour la santé́ de tous les patients !
(1) Étude Roland Berger septembre 2024 version 2
(2) Insee 2017
(3) Actes de biologie médicale par type de prescripteur - Biol'AM - de janvier à décembre 2023
(4) Étude Isnar-IMG (Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale - 2010)
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