Que faites-vous le 12 mars prochain ? La Journée européenne contre la violence dans les soins de santé 2025 marquera-t-elle un tournant en France ? C’est ce qu’espère le Collectif du 12 mars, composé de représentants des médecins, des pharmaciens, des paramédicaux, tant syndicats qu’associations… Célébrée depuis 2020, cette journée a été créée par le Conseil européen des Ordres des médecins, à l’initiative de la représentation espagnole. Dès ses débuts, il s’agissait d’ « alerter sur les situations inacceptables de violence contre les travailleurs de la santé ». Le Dr Tomás Cobo, alors président du Conseil médical général (CGCOM) d'Espagne, rappelait que les situations de violence entraînent des difficultés dans la « relation de confiance entre le médecin et le patient, pour la santé du personnel agressé et dans la dégradation de la qualité des soins que reçoivent les patients eux-mêmes ». Un constat qui reste malheureusement d’actualité. En témoignent les chiffres de l’Observatoire de la sécurité des médecins du Cnom. Publiés en octobre dernier, ils recensent près de 1 600 déclarations d’incidents en 2023, soit une hausse de 27 % en un an. Et en grande majorité, il s’agit de menaces ou d’agressions verbales (73 %).
Cette journée du 12 mars doit permettre une sensibilisation de l’ensemble des patients face à ces actes intolérables
Rien n’est-il fait alors que le constat empire et que des agressions sont médiatisées ? Un plan d’action gouvernemental a été présenté fin 2023 et une proposition de loi a été adoptée en mars 2024 à l’Assemblée nationale avant, semble-t-il, de tomber dans les limbes de la dissolution. Mais sur le terrain, les choses bougent… un peu. Des protocoles sont notamment mis en place avec la justice, la police ou la gendarmerie pour favoriser les dépôts de plaintes, conseiller les victimes… Pourtant, les violences se poursuivent. L’agression du Dr Mohamed Oulmekki en novembre dans son cabinet, à Drancy, a marqué les esprits, mais c’est surtout la décision judiciaire à l’encontre de son agresseur, jugée insuffisante par de nombreux confrères, qui a « été la goutte de trop » pour le Dr Saïd Ouichou, généraliste à Marseille, premier à évoquer une grève nationale le 12 mars.
Depuis, le collectif appelle également à une mobilisation le 12, qui passe par la fermeture des cabinets libéraux et des rassemblements partout en France et propose aussi une affiche choc pour les patients. Objectif : « exiger des mesures immédiates de prévention, de protection, de sanction, et des moyens dédiés ». Si on ne peut qu’espérer une réponse rapide des pouvoirs publics, cette journée doit aussi permettre une sensibilisation de la population face à ces actes intolérables.
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