SANS BRUIT, le vélo poursuit sa réforme territoriale, tel un outil de décentralisation idéal, facteur d’unité qui permet tout à la fois de découvrir les richesses de chaque territoire. La vallée de la Loire, symbole du cyclotourisme à la française, a fait des émules. Le parcours entre Notre-Dame de Paris et le Mont-Saint-Michel, qui croise également celui du tour de Manche, devrait rapidement devenir mythique.
« La Véloscénie, l’itinéraire grand spectacle » : le nom du parcours traduit son ambition. C’est parti pour plus de 400 km à travers quatre régions (Île-de-France, Centre, Pays de la Loire et Basse-Normandie) et trois parcs nationaux, en couple, entre copains, en famille. À vélo, on se sent facilement l’âme d’un explorateur, même si ce n’est que pour un week-end. Riche en itinéraires, le trajet mélange chemins de terre, pistes cyclables en site propre (voies vertes) ou partagées.
On peut ainsi décider de monter en selle à Chartres, où une maison du vélo accueille les touristes dès la sortie du train. Tout y est disponible : vélos bien sûr, mais aussi cartes, itinéraires, conseils touristiques. La ville s’est dotée de plusieurs panneaux informatifs et interactifs. Mais le mieux, c’est de s’orienter, comme tout bon Chartrain, par rapport à la cathédrale, perchée sur un piton rocheux et que son toit vert rend visible à plus de 20 km à la ronde, même par temps brumeux. À l’intérieur, la restauration des enduits (bien avancée mais toujours en cours) est spectaculaire, apportant une clarté insoupçonnée, soulignant encore plus la beauté des vitraux et l’étonnant tour du chœur, où les rois mages ont les traits des trois mousquetaires. Il ne faut toutefois pas se contenter de cette visite. Le tour de la ville à vélo est très instructif dans sa partie haute, où elle a conservé son caractère médiéval, et plein de charme dans la partie basse, le long de l’Eure.
Voie verte.
De la Beauce au Perche, le parcours se vallonne doucement, sans trop d’efforts. À Condé-sur-Huisne, la voie verte, longue de 65 km vers Alençon, succède aux petites routes de campagne, d’où l’on peut voir châteaux et manoirs en pagaille. Les chevaux font aussi partie intégrante du paysage. Le vélo peut attendre deux heures, le temps d’une balade naturaliste en attelage, entre la forêt de Réno-Valdieu et la vallée de l’Huisne, en compagnie de Céline Maudet, qui défend un écotourisme souriant et la perpétuation de la race percheronne. Au détour d’un chemin, s’élève l’étonnante basilique Notre-Dame de Montligeon, construite à la fin du XIXe siècle grâce à la ténacité de l’abbé Paul Buguet, curé de campagne déterminé à lutter contre l’exode rural.
Après Alençon (libérée du joug allemand par la 2e Division blindée du Général Leclerc), direction Bagnoles-de-l’Orne pour un massage « délicieusement nonchalant » (Audrey l’a effectivement fait comme tel) aux extraits naturels de pommes à cidre : un arrêt au B’O spa thermal délassant pour se préparer, in fine, à l’étape du Mont-Saint-Michel. À la sortie de Domfront, il suffit d’emprunter une voie verte jusqu’à la baie, à travers le bocage normand, et de poursuivre ensuite l’itinéraire le long du Couesnon. Majestueuse abbaye du Mont-Saint-Michel, qui, du haut de son rocher, trône sur la baie, indifférente à l’agitation humaine. Les travaux entrepris pour lui rendre son caractère maritime (principalement lors des grandes marées) prendront fin en 2015. Le barrage a été mis en place et le pont passerelle, qui remplacera la route digue, s’érige progressivement. Il s’agit moins d’effectuer un désensablement que de provoquer des zones d’érosion et d’obtenir, de manière partielle, la suppression des prés salés.
Comme les voitures, les cyclistes ne peuvent plus s’arrêter au pied du Mont. Seuls les coureurs du Tour de France auront ce privilège le 10 juillet prochain. Il faut s’y rendre à pied ou par navette à partir des parkings. Mais tout ce qu’espère Amélie, guide et Montoise, c’est que le Mont-Saint-Michel puisse rester un village, au-delà de sa célébrité touristique : on n’y compte aujourd’hui plus qu’une vingtaine d’habitants.
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