CYRANO DE BERGERAC est sans doute l’un des personnages les plus populaires du théâtre français. On aime son panache, on aime la langue de Rostand, on aime l’histoire d’amour triste et le côté roman de cape et d’épée de ce chef-d’œuvre accessible.
Tous les grands comédiens rêvent de le jouer et, depuis Coquelin l’Aîné, qui créa le rôle en 1897, Cyrano séduit, fait rire, fait pleurer. Autant le dire, on craignait un peu cette version à la « Vol au-dessus d’un nid de coucous ». Et bien on se trompait : aussi aride que soit l’espace (une salle commune d’hôpital, dont on peut penser que c’est un hôpital psychiatrique), aussi peu seyants que soient les costumes (des survêtements, pour l’essentiel), on est littéralement happé.
On ne se demande pas qui est cet homme au crâne rasé, moustache, grand nez en tenue de jogging bleue. C’est Cyrano. Dominique Pitoiset avait déjà monté la pièce en Allemagne et il y a dans ce traitement radical quelque chose qui évoque la dramaturgie d’outre-Rhin.
Les solutions qu’imagine le metteur en scène pour n’utiliser que des tables et des chaises comme éléments scéniques sont merveilleuses : on va de chez Ragueneau au couvent où s’est retirée Roxane, en passant par le siège d’Arras ou la scène du balcon sans aucune réticence. La plus belle trouvaille est l’entrée de Skype lorsque Cyrano parle à la place de Christian.
Le secret principal est dans la qualité haute de la troupe réunie. Belles personnalités, très bien dirigées, les comédiens mériteraient tous un commentaire. Saluons le De Guiche de Daniel Martin, saluons la jeune et frémissante Maud Wyler, Roxane et le jeune premier idéal qu’est Patrice Costa, Christian.
Enfin, dans un parcours sans faute, avec la simplicité d’un très grand interprète qui nuance et ose, Philippe Torreton est un excellent Cyrano, vraiment touchant. À la fin, quelques costumes surgissent. On lui a fait la réplique de celui de Coquelin. La boucle est bouclée dans une fidélité métamorphosée.
Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine du 20 février au 2 mars, puis en tournée dans toute la France. Durée : 2 h 30 sans entracte.
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