C’EST L’AMOUR en effet qui réunit les deux protagonistes, c’est lui qui, d’une certaine manière, triomphe de la déchéance et de la souffrance.
Le cinéaste nous enferme dans l’appartement confortable où vivent Georges et Anne, deux octogénaires musiciens et cultivés. Un jour, l’épouse est victime d’un accident cérébral qui la laisse hémiplégique. Elle veut cacher ses difficultés, il ne veut que l’aider. Une situation banale.
Haneke montre le corps qui cède, peu à peu, avec pudeur, mais sans rien cacher. C’est par le regard de Georges que l’on découvre les pertes successives, la dégradation qui se fait pire de jour en jour. Les brèves irruptions du monde extérieur, avec la fille peu empathique jouée par Isabelle Huppert, le pianiste Alexandre Tharaud, le concierge et les infirmières, sont autant de respirations, qui font aussi avancer plus vite le temps.
Ce récit déchirant dont Haneke fait une histoire unique, alors que l’expérience est quasi universelle, doit énormément à ses deux interprètes, dont on est heureux de retrouver les incomparables voix, symboles de la pérennité du cinéma, depuis « Hiroshima mon amour » et « Un homme et une femme ». Emmanuelle Riva, au-delà de tout éloge, Jean-Louis Trintignant d’une extraordinaire subtilité.
« Amour », film du crépuscule, a valu au réalisateur sa deuxième palme d’or cannoise, trois ans après « le Ruban blanc », et est le candidat de l’Autriche pour les oscars. Attention, il ne faut surtout pas le réduire à une – trop lucide – description du naufrage de la vieillesse et encore moins à une pièce, fut-elle majeure, du volumineux dossier de l’euthanasie. C’est d’amour, on le répète, qu’il s’agit, et on l’a rarement aussi finement cerné.
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