Une fugue cocasse

Ils sont à l’hôpital. Voisins de chambre. Ils ne se connaissent pas. Le médecin leur annonce abruptement qu’ils n’en ont plus pour très longtemps. Samuel Benchetrit a écrit un conte. Rien n’y est réaliste.

Paul Blanchot (Guy Bedos) et Jules Tourtin (Philippe Magnan) se sauvent… En pyjama. Ils font du stop sans grande chance et rencontrent une jeune femme très enceinte (Audrey Looten), un jeune homme qui veut en finir (Manuel Durand) et bien d’autres personnages, tous incarnés par les mêmes deux comédiens très doués.

Rien de bien sérieux dans tout cela, mais un ton irrésistible, un humour, une tendresse. Créée il y a dix ans, la pièce avait connu un très grand succès. Samuel Benchetrit est un metteur en scène qui aime la vivacité et qui dirige les interprètes avec beaucoup d’acuité et de douceur à la fois.

C’est Francis Lombrail, le directeur du théâtre Hébertot, qui a souhaité afficher Guy Bedos dans la pièce et on retrouve avec plaisir cette fable, grave dans les sujets qu’elle aborde et très particulière dans son ton. La manière d’écrire de Samuel Benchetrit est très drôle. Il y a quelque chose de gamin dans son style. Un esprit qui fait mouche.

Philippe Magnan, comédien qui a l’habitude de partager les plateaux dans des pièces très diverses est parfait. Guy Bedos cherche encore un peu ses marques et parfois son texte. Mais cela fait aussi son charme. Manuel Durand était déjà là il y a dix ans, et il est parfait. Quant à Audrey Looten, que l’on ne connaissait pas, elle est à la fois très belle, très fine et on peut parler de révélation au théâtre. Bref, un bon moment sans prétention, à l’heure de l’apéritif.