« Nahid » et « The Revenant »

Une femme en Iran, un homme dans l'Ouest sauvage

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Publié le 25/02/2016
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Cinéma-Nahid

Cinéma-Nahid
Crédit photo : H. MADJIDI

« Nahid » : après des courts métrages et deux documentaires, Ida Panahandeh, née en 1979 à Téhéran, se lance dans la fiction, avec la volonté de faire évoluer l’image des femmes, dont le combat pour l’indépendance se heurte aux pesanteurs de la société traditionnelle. Pas de manichéisme cependant dans ce portrait d’une jeune femme volontaire mais qui ne prend pas toujours les bonnes décisions.

Nahid, divorcée, a la garde de son fils de 10 ans mais la perdra si elle se remarie. Or elle a rencontré un homme qui l’aime passionnément et qu’elle semble aimer. Entre un ex-mari qui veut la reconquérir et un soupirant qui opte pour le « mariage temporaire », les péripéties de sa bataille pour garder son fils, d’autant plus difficile qu’elle n’est pas riche mais dépensière, offrent des épisodes où le tragique n’exclut pas une note de burlesque.
Le personnage est porté par Sareh Bayat (récompensée au festival de Berlin pour son rôle dans « Une séparation »). Le film, tourné dans le port d’Anzali, au nord de l’Iran, bénéficie aussi de son ambiance de grisaille automnale mouillée de pluie. Pour les femmes iraniennes, la lumière est encore éphémère.

Un revenant très attendu

« The Revenant », 12 nominations aux oscars, est, comme de plus en plus souvent désormais, inspiré de « faits réels ». L'histoire d'un légendaire trappeur américain, Hugh Glass, qui, en 1823, grièvement blessé par un grizzly et laissé pour mort, abandonné sans arme et sans ressources, parvint à survivre dans les neiges du Dakota du Nord, affrontant les innombrables périls de l'Ouest sauvage. Dans le film de plus de 2 h 30 d'Alejandro González Iñárritu, le héros veut se venger de ceux qui l'ont trahi et ont tué son fils à moitié indien. Le tournage a été extrêmement dur, mais rien qui puisse effrayer Leonardo DiCaprio, qui a réalisé lui-même la plupart des cascades et pourrait y gagner le premier oscar de sa déjà longue carrière. Tandis que le réalisateur mexicain pourrait gagner une nouvelle statuette après celle obtenue pour « Birdman » l'an dernier.

Renée Carton

Source : Le Quotidien du médecin: 9474