THEATRE - « La Rose tatouée », de Tennessee Williams

Une belle figure de femme

Publié le 17/10/2012
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Crédit photo : P. VICTOR/ARTCOMART

LA VIE EST BELLE, pourrait s’intituler ce spectacle. Le titre de « la Rose tatouée » est connu par un film. Mais c’est bien une pièce qu’a traduite Daniel Loayza. On pense à Goldoni en découvrant la maison de Serafina et les façades des maisons voisines (Laurence Bruley). Tout un petit monde jacasse là comme sur les places de Venise ou de Chioggia. On est pourtant dans l’Amérique du Vieux Sud, entre La Nouvelle Orléans et Mobile. Mais le village est surtout peuplé de Siciliens. C’est ce qui donne sa saveur tonique à la pièce et aux personnages dans les très beaux costumes de Tim Northman.

Un beau spectacle, avec 13 comédiens sur le plateau : rare ! Encore une fois l’Atelier – après l’an dernier « les Liaisons dangereuses » – ne craint pas les distributions étoffées.

L’histoire est simple. Peut-être faudrait-il que Benoît Lavigne coupe encore un peu, resserre, condense les répliques. Car à la vérité, l’action importe moins que les personnages, aussi ne faut-il pas délayer. Une femme, belle et pleine de vitalité, Serafina, est couturière. Son mari transporte des bananes, mais trafique. Un jour, il est tué dans un accident après une course-poursuite avec des policiers. Serafina, très croyante et sincère, renonce au monde. Elle voit d’un mauvais œil sa fille Rosa (Léopoldine Serre) tomber amoureuse du marin Jack (Martin Loizillon). Elle n’écoute plus Assunta (Monique Chaumette)… Un jour, alors que trois ans auront passé, quelqu’un qui lui rappelle son mari et cache aussi une rose tatouée, Alvaro (Rasha Bukvic), la fera revenir à la vie.

C’est tout. C’est un peu court à la vérité. C’est pourquoi il y aurait un travail de densification à faire. Mais quel plaisir ! Comment ne pas partager la joie des personnages et des comédiens ? Comment ne pas admirer la merveilleuse énergie de Cristiana Reali, son charme étourdissant, comment ne pas aimer ce petit monde, simple, ces personnages du peuple, savoureux et sincères, avec leur bon sens, leur sens de la vie qui nous illumine ?

Théâtre de l’Atelier (tél. 01.46.06.49.24, www.theatre-atelier.com), à 21 heures du mardi au samedi, en matinée le samedi à 16 heures. Durée : 2 heures. Texte publié par Théâtrales (17 euros).

A. H.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9176