POURQUOI ne pas citer un traducteur ? L’adaptation rappelle les traductions de François-Victor Hugo, de Pierre Leyris, de Jean-Michel Desprats. Des phrases essentielles ont été déplacées. C’est comme si on éditait Proust sans sa phrase d’ouverture… C’est bêta. Il y a d’autres péchés de jeunesse. Emprunts admiratifs : Nordey pour les éclairages au néon – il aurait dû déposer le brevet –, Pommerat pour le noir et blanc, etc. On peut avoir plus mauvais modèles.
Jérémie Le Louët ne manque pas de talent. Il ne se contente donc pas de mettre en scène, il joue le rôle-titre. Look à la Samuel Benchétrit – là aussi, il y a plus mauvais modèle –, il mène très bien la représentation. Il est trop jeune sans doute pour avoir vu le spectacle de Georges Lavaudant, mais il y a là un esprit qui s’inscrit dans le droit fil de la production des années 1980 qui a tant marqué. Curieusement, alors qu’il demande à ses acteurs de tenir le fil tragique, même au cœur des scènes qu’il règle sans craindre leur potentiel comique, grinçant et féroce, il se contente, lui, et tout au long de la représentation, d’un Richard très désinvolte. Jamais on ne ressent la souffrance atroce du « crapaud du diable ». Il est froid, sans tremblement dans le mal, sans repentir. Il fait peur, mais il n’émeut jamais.
Il signe pourtant une mise en scène très cohérente et fait preuve – par-delà les références – d’une belle personnalité. Lumières, sons, musique, mouvement, tout est de qualité. Il y a là, de plus, un jeune artiste, chef de troupe excellent. Il est très bien entouré et les comédiens sont tous sensibles, audacieux, maîtres de leurs partitions.
Il faut voir de spectacle. La pièce est immense, puissante, admirable et la troupe excellente.
Théâtre 13/Seine, mardi, jeudi, samedi à 19 h 30, mercredi, vendredi à 20 h 30, dimanche à 15 h 30 (tél. 01.45.88.02.22, www.theatre12.com). Durée : 2 h 15 sans entracte. Jusqu’au 23 décembre. Tournée à partir de janvier, dans toute la France et en région parisienne.
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