LAURENT PELLY excelle à l’opéra comme au théâtre. Il possède un sens véritable du tragique, mais il sait aussi aimer les formes légères, les opérettes, la chanson, et ne dédaigne jamais l’humour, et ce jusqu’au franc burlesque.
Mettant en scène « Macbeth », de Shakespeare, dans la scrupuleuse et très belle traduction de Jean-Michel Déprats (La Pléiade), il utilise ses connaissances du monde lyrique. Il y a quelque chose d’un opéra dans ce spectacle et aussi quelque chose de profondément théâtral, fidèle on ne peut mieux à l’écriture. On va même jusqu’à la bande dessinée parfois, le tout ayant l’allure d’un cauchemar impressionnant, celui-là même que subit le « héros ». Macbeth (Thierry Hancisse), sous l’influence de sa femme (Marie-Sophie Ferdane), ivre de pouvoir et de sang, doutant toujours et pourtant d’une froide détermination dans l’action. L’œuvre est tout entière consacrée au mal. De toutes les tragédies de Shakespeare, la plus brève, la plus impressionnante, elle est l’une des plus difficiles à mettre en scène.
Laurent Pelly, qui signe également la scénographie et les costumes, opte pour un espace simple et éloquent. Des murs de parpaings qui bougent, souvent poussés à vue par les comédiens eux-mêmes, des murs qui cernent et dégagent une étrange maison, digne de celle de « Psychose », d’Hitchcock, une maison que l’on voit sous plusieurs angles. Les murs composent un labyrinthe qui s’ouvre parfois pour dégager tout le plateau, lorsque surgissent les sorcières, lorsqu’a lieu la bataille finale tandis qu’une forêt avance…
Les scènes se succèdent à vive allure. Le rideau tombe à chaque fois. Le son et la musique (Aline Loustalot) accompagnent continument la représentation d’angoisse à emportement. La troupe est remarquable. Chaque personnage est très bien dessiné et l’on suit parfaitement l’intrigue et les différents protagonistes. Thierry Hancisse, trait sûr, belle voix, allure féline, torturé par ses crimes et ligoté, Marie-Sophie Ferdane, féminine et autoritaire, déterminée et déchiquetée par les hallucinations, sublime dans la scène de somnambulisme, ajoutent à la force de ce grand spectacle.
Théâtre national de Toulouse (tél. 05.34.45 05.05, www.tnt-cite.com) jusqu’au 24 mars. Horaires différents selon les jours. Durée : 3 heures, entracte compris.
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