VOULEZ-VOUS pleurer de rire ? N’hésitez pas ! Courez au Palais-Royal et découvrez cette version déjantée de la comédie avec couplets d’Eugène Labiche et Marc-Michel. « Un chapeau de paille d’Italie » est une pièce qui tient une place à part dans la production du célèbre vaudevilliste. Elle a intéressé les intellectuels. René Clair en a fait un film très étonnant, presque surréaliste, en 1927, et le très sagace Claude Lévi-Strauss fit remarquer que la pièce a la même structure qu’« Œdipe roi », de Sophocle. Œdipe cherche un criminel et ce criminel, c’est lui ; Fadinard cherche un chapeau et ce chapeau est là où sa quête échevelée a commencé.
Mais soyons sérieux : ce qui est important, ici, c’est l’efficacité comique. L’Italien Giorgio Barberio Corsetti opte pour une transposition dans les années 1970, avec des costumes vintage de Renato Bianchi, un décor réduit à quelques éléments – à tendance fantastique… – et une musique endiablée, jazz manouche couleurs rock, par Hervé Legeay, qui est très souvent en scène avec Christophe Cravero et Henri Pouliquen.
L’histoire, on le sait, elle celle de la noce de Fadinard (Pierre Niney). Le matin même, son cheval a croqué un chapeau de paille d’Italie accroché dans un bosquet. Derrière ce bosquet, une femme mariée (Véronique Vella) et son amant militaire (Laurent Natrella). Le futur marié est sommé de trouver le même chapeau pour éviter le déshonneur de la dame. Fadinard n’a d’autre choix que d’entraîner sa noce à sa suite dans la quête éperdue du chapeau. Entrée des personnages : la fiancée (Adeline d’Hermy), son père, pépiniériste (Christian Hecq, formidable), son cousin (Félicien Juttner), son oncle dur de la feuille (Gilles David). On croise une baronne (Danièle Lebrun), un « jeune lion » (Elliott Jenicot, épatant), une modiste amoureuse (Coraly Zahonéro, ravissante), son employé (Nicolas Lormeau, qui s’amuse), des valets futés (Léonie Simaga et Louis Arene), le mari irascible (Jérôme Pouly), etc.
Ici, c’est le mouvement qui prime : le metteur en scène sait qu’il y a quelque chose d’un cauchemar dans le parcours endiablé de Fadinard. Il croit tenir le chapeau, mais tout s’évanouit, exactement comme dans un mauvais rêve. Ce Fadinard donne le tempo de la représentation : Pierre Niney, 22 ans à peine – et que l’on a déjà applaudi au Français – est un chat. Il court, il saute – vers le haut, vers le bas –, il est excellent et comme tous ses camarades, il chante très bien, il joue, il nous enchante. Et l’on rit, et l’on rit sans cesse !
Théâtre Ephémère de la Comédie-Française (www.comedie-francaise.fr), en alternance jusqu’au 7 janvier. Durée : 2 h 30, entracte compris.
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