ENLEVÉ contre rançon en 1978, Édouard-Jean Empain, riche héritier et P-DG du groupe Empain-Schneider, a largement raconté son calvaire, notamment dans un documentaire de Patrick Volson et Jean-Claude Raspiengeas, « Paroles d’otages », en 1989. Lucas Belvaux est resté fidèle aux circonstances et au vécu mais a transposé l’action aujourd’hui, estimant que la reconstitution historique avait un coût élevé pour un intérêt tout relatif.
Quand nous faisons connaissance avec Stanislas Graff, le héros, cela va très vite. C’est un homme pressé qui entend ne rien sacrifier de ses passions, de sa famille à sa maîtresse, de la direction de ses affaires et des relations politiques au poker. Le cinéaste ne perd donc pas de temps non plus. L’enlèvement a lieu et l’on souffre avec Graff, enfermé dans le coffre d’une voiture puis détenu dans des conditions terribles. En parallèle, nous suivons l’enquête de la police et les réactions de l’épouse, des collaborateurs, des politiques, non seulement au rapt et à la demande d’une rançon faramineuse, mais aussi aux révélations sur la vie privée de l’homme d’affaires, dont se repaît la presse.
Le récit tient en haleine, même si on en connaît l’issue. Car c’est surtout la transformation de son héros qui intéresse le cinéaste de « la Raison du plus faible ». Et sa terrible solitude, après sa libération, apparaît aussi insupportable que sa détention.
Il n’y a rien à en déduire. Pas de morale à cette histoire. C’est ce qui peut dérouter. Belvaux raconte et le fait très bien, sans négliger l’ambiguité de la plupart des personnages, y compris secondaires. Yvan Attal, qui s’est astreint à perdre 20 kg pour interpréter le rôle, ne se contente pas de la prouesse physique, il incarne Graff de l’intérieur. Anne Consigny, André Marcon, Françoise Fabian, Alex Descas, Michel Voïta ne sont pas moins convaincants.
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