À 35 ANS, Jérôme Bonnell, lauréat du prix Jean Vigo pour les « Yeux clairs », signe déjà son 5e long métrage. Inspiré par l’envie de raconter le présent de la naissance d’un amour, en l’occurrence une seule petite journée, et le désir de retrouver Emmanuelle Devos après « J’attends quelqu’un » et d’écrire un film « spécialement pour elle ».
Alors, si – par extraordinaire – vous n’appréciez pas la comédienne de « Sur mes lèvres » et « Rois et Reine », passez votre chemin. Elle est de quasiment tous les plans et l’on s’essouffle à suivre son personnage d’un lieu parisien à l’autre : une comédienne prénommée Alix, qui, elle-même, part sur les traces d’un inconnu dont elle a croisé le regard dans le train.
Ce n’est rien, une rencontre sans lendemain, un désir qui, tout autre jour, n’aurait pas été concrétisé. Des péripéties du quotidien qui, ajoutées aux sentiments suggérés, suffisent pourtant à créer un suspense. Emmanuelle Devos, dans ce rôle d’une femme au bord d’un grand changement, joue de toute une palette d’émotions. Gabriel Byrne, l’acteur irlandais célèbre en France surtout pour « Usual Suspects » et la série télé « En Analyse », est plus statique, peut-être moins servi par le scénario, peut-être moins à l’aise dans ce registre purement psychologique.
Difficile en tout cas de résister à cette aventure, éphémère et pourtant riche de nombreux questionnements, sur la vie, l’amour, le désir, la perte, les enfants, la comédie…
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