TROP LONG (trois heures), des scènes inutilement étirées, trop de gros plans, et pourtant le charme opère. Parce qu’Abdellatif Kechiche raconte une forte histoire d’amour et surtout parce qu’il offre, incarné par l’étonnante Adèle Exarchopoulos, un personnage féminin d’une grande richesse, qu’on suit du lycée jusqu’aux premières années de vie professionnelle. Le cinéaste de « la Faute à Voltaire » et de « l’Esquive », en en faisant une institutrice amoureuse des livres, parle aussi beaucoup de la passion des livres et du bonheur de transmettre. Et il évoque, avec justesse, les incompréhensions qui peuvent être liées aux différences sociales.
« La Vie d’Adèle » est une très libre adaptation du roman graphique « le Bleu est une couleur chaude », de Julie Maroh, qui raconte, planches de corps nus à l’appui, la passion de deux femmes (Glénat, 2010). Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux affrontent les scènes de sexe très explicites avec naturel. C’est du moins ce qu’il semble si l’on ignore les confidences des deux actrices, de Léa Seydoux surtout, sur les méthodes employées par le réalisateur.
Car si les deux actrices ont beaucoup souffert pendant le tournage de la tyrannie de leur metteur en scène, cela ne se voit pas. Et le jury de Steven Spielberg, à Cannes, a bien fait de les associer à la récompense suprême, une première pour le festival.
En France, le film est interdit aux moins de 12 ans (17 ans aux États-Unis et 18 en Russie). Il mérite d’être vu en faisant autant que possible abstraction des accusations et de la polémique qui entourent sa sortie, quatre mois après la joie cannoise.
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