À PRÈS DE 50 ans (il les aura le 27 mars) le trublion du cinéma américain ne s’est pas assagi, heureusement, mais ses sujets ont pris de l’épaisseur. Après le nazisme d’« Inglorious Basterds », il s’attaque à l’esclavagisme, sujet encore très sensible aux États-Unis. Et comme il reste un incurable cinéphage, amateur notamment de séries B, il a choisi le mode – hommage plutôt que parodie – du western spaghetti. On peut avoir pire référence que le grand Sergio Leone ! Mais ce dernier n’est pas le seul à être cité, outre que le film s’inspire directement du « Django » de Sergio Corbucci avec Franco Nero : D. W. Griffith, John Ford, Raoul Walsh, Sam Peckinpah et bien d’autres sont sensibles derrière les images voire derrière la musique.
Il manque les Indiens mais la plupart des grandes scènes du genre sont représentées, détournées, comme il se doit. Comme l’attaque des bandits, l’affrontement avec le shérif au sortir du bar, ou le raid du Ku Klux Klan, inénarrable. Les héros sont un chasseur de prime allemand, le Dr King Schulz, présumé dentiste, joué avec élégance et gourmandise par l’excellent Christoph Walz, et l’esclave Django incarné par Jamie Foxx. D’aventure en aventure, ils vont débarquer chez un planteur particulièrement cruel, personnage qui offre à Leonardo DiCaprio son premier grand rôle de méchant.
La violence est là, bien sûr. Le sang coule à flots, les os craquent, ça fouette à tout va, ça tire dans tous les coins, ça flambe et, au besoin, ça explose. Mais cela aurait pu être bien pire – ou mieux, pour les inconditionnels. Tarantino ne s’attarde pas tant que cela sur les affrontements physiques pour laisser la place aux joutes verbales, qui ne manquent pas de sel, et aux rebondissements que son scénario fait surgir de l’astuce du nommé Schulz et de l’habileté de Django. Sans oublier l’extraordinaire esclave domestique figuré par Samuel L. Jackson, qui joue avec le stéréotype du nègre servile figuré par l’oncle Tom.
Deux heures quarante-quatre, c’est peut-être un peu long, avec deux ou trois scènes qui auraient pu être écourtées. Un tout petit défaut pour un film aussi savoureux que virtuose et intelligent.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série