DEPUIS des années, Jean-Claude Cotillard (le papa de Marion) concocte de petits bijoux burlesques, la plupart du temps sans un mot. Ou presque. Il puise son inspiration dans le monde contemporain, la société, l’entreprise, la vie quotidienne.
Avec « Fin de série », il écrit sa « Fin de partie », en quelque sorte. Dans un appartement assez sinistre, un homme et une femme, pour qui le temps pèse, le temps ne passe pas, et pourtant, justement, le temps a passé. Ils sont à la retraite. Ils sont vieux. Jean-Claude Cotillard, avec son haut front de savant et on ne sait quoi de vaincu dans tout l’être, et Zazie Delem, grande bringue un peu voûtée – rassurez-vous, il s’agit de composition ! – traînent la savate et bricolent, quand ils n’attendent pas… on ne sait quoi, on ne sait qui. Que quelque chose advienne. Que quelqu’un surgisse. Une lampe qui grille. Et le docteur qui les visite. Le médecin, c’est Alan Boone. Un médecin aux méthodes étonnantes.
On rit beaucoup. On s’amuse. C’est très drôle, toujours inattendu. Et c’est souvent très féroce, mais sans cruauté excessive. L’art de Jean-Claude Cotillard et de ses amis est là : ils sont cocasses, acides, mais jamais arrogants ou méchants. Ici, il y a beaucoup d’intelligence, de talent et de lucidité : car c’est d’eux-mêmes aussi que ces artistes se moquent. Le temps a passé. Mais l’esprit demeure d’une jeunesse formidable !
Vingtième Théâtre (tél. 01.48.65.97.90, www.vingtiemetheatre.com), du mercredi au samedi à 21 h 30, dimanche à 17 heures. Durée : 1 h 15. Jusqu’au 13 octobre.
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