Un soir à la Comédie-Française, c’est toujours un rêve. Salle Richelieu, au Palais-Royal, viennent de débuter les représentations d’une nouvelle production de « Roméo et Juliette », de Shakespeare. Un superbe spectacle mis en scène par l’Administrateur général, Éric Ruf, qui signe également la scénographie. On pense à l’Italie du sud plus qu’à Vérone. L’action est située dans les années 1930 ou 1940 et les costumes très harmonieux de Christian Lacroix l’indiquent subtilement. La troupe est exceptionnelle et très bien dirigée, avec, dans les rôles-titres, Jérémy Lopez, encore tout embué d’adolescence, et Suliane Brahim, merveilleuse de grâce. On voit plus que jamais à quel point, ici, la violence entre les générations se développe. Les scènes entre Capulet (Didier Sandre) et Juliette sont à cet égard très impressionnantes. Chacun, dans la vingtaine de comédiens et élèves-comédiens réunis, mériterait d’être cité.
Le spectacle se donne en alternance jusqu’au 30 mai. Et si d’aventure toutes les places étaient déjà prises, n’oubliez pas le petit bureau (guichet extérieur, rue de Richelieu, qui vend des places le jour même, juste avant les représentations. « La Maison de Bernarda Alba », de Lorca, et « la Double Inconstance », de Marivaux, également à l’affiche salle Richelieu, sont aussi de très bons spectacles. Au Vieux-Colombier, « les Rustres de Goldoni », et au Studio « le Loup », de Marcel Aymé, pour les jeunes et les enfants éternels, offrent de superbes émotions.
Comédies
Dans les théâtres privés, les comédies sont légion et nous vous recommandons en particulier « Momo », de Sébastien Thiéry, avec l’auteur, Muriel Robin et François Berléand (Théâtre de Paris) ; « le Mensonge », de Florian Zeller, avec Pierre Arditi et Évelyne Bouix (Édouard-VII) ; « Fleur de Cactus », de Barillet et Grédy, avec une extraordinaire Catherine Frot et Michel Fau, qui signe aussi la mise en scène (Antoine). Ne ratez pas « Irma la Douce » au Théâtre de la Porte-Saint-Martin : un spectacle léger, tout en mélodieuses variations, avec de bons musiciens et des comédiens qui chantent bien, Marie-Julie Baup, délicieuse héroïne, et son amoureux à double personnalité, Lorant Deutsch, entraînés par le talent éclaboussant de Nicole Croisille.
Dans des formats plus modestes, mais toutes les pièces à l’affiche y sont de grande qualité, faites un tour au Poche-Montparnasse. Un « Cabaret Desnos », une version comédie musicale de « Madame Bovary », un moment de ferveur avec Michael Lonsdale et Péguy ou encore la première pièce de Florian Zeller, « l’Autre », interprétée par trois jeunes de grand talent, entre autres propositions.
Parmi les petites formes accessibles, notons encore, au Théâtre du Marais, « Oh-la-la Oui Oui - le Swing des années folles », qui réunit deux chanteurs lyriques très doués et un trio de jazz manouche, chansons cocasses, mise en scène inventive de Stephan Druet.
Pour les jeunes, aux Ateliers Berthier de l’Odéon, la version de « Pinocchio » par Joël Pommerat, qui ne s’adresse pas aux plus petits. Il faudra attendre le 28 décembre pour découvrir la mise en scène d’Emmanuel Demarcy-Mota d’une « Alice » réinventée par Fabrice Melquiot. Mais on leur fait confiance. Et du théâtre pour la jeunesse dans la grande salle du Théâtre de la Ville, c’est un événement.
N’oublions pas, à la Comédie Italienne, merveilleux écrin et spectacles malicieux, « Une joyeuse et délirante Villégiature » de Goldoni avec intrusion de Casanova. C’est joli et désinvolte. Cela fait rire et enchante tout le monde.
Enfin, il se surpasse et se renouvelle, Laurent Gerra est à l’Olympia jusqu’en janvier avec le grand orchestre de Frédéric Manoukian. Au cœur du spectacle, il offre à un public ébahi, une séquence de huit minutes totalement silencieuses qui entrera dans les annales.
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