ON NE COMPTE PLUS les versions des « Misérables » au cinéma, à la télévision, au théâtre. En Jean Valjean, Hugh Jackman succède ainsi à Harry Baur (1934, film de Raymond Bernard), Jean Gabin (1958, Jean-Paul Le Chanois), Jean-Paul Belmondo (Claude Lelouch, 1995), Liam Neeson (1998, Bille August) ou encore Gérard Depardieu (2000, Josée Dayan, pour TF1), entre bien d’autres. Tandis que Russell Crowe a pour prédécesseurs, dans le rôle de Javert, Charles Vanel, Bernard Blier, Philippe Khorsand, Geoffrey Rush et John Malkovich.
Créée en France en1980, la comédie musicale d’Alain Boublil et Claude-Michel Schönberg a tourné dans le monde entier avec le plus grand succès (60 millions de spectateurs). Cela faisait longtemps que le producteur de théâtre britannique Cameron Mackintosh, qui l’avait montée en anglais, à Londres et à Broadway, rêvait de la porter à l’écran. Avec ses coproducteurs de Working Title, il a choisi pour la réalisation le cinéaste britannique d’origine australienne Tom Hooper, avant même que celui-ci ne signe son deuxième film, « le Discours d’un roi », sacré à Hollywood en 2011. Ce dernier a accepté, à condition que les acteurs chantent eux-mêmes, et en direct sur le tournage, ce qui n’allait pas faciliter la tâche.
Et alors ? Les Anglo-Saxons ne connaissent pour la plupart que la comédie musicale et ses airs à succès (« I Dreamed a Dream »…). Les Français qui ont vu une ou plusieurs versions cinématographiques précédentes, voire ont lu le roman, risquent de chercher désespérément leur Jean Valjean imaginaire et de trouver que Russell Crowe, avec sa voix grave, était plus réaliste en gladiateur qu’en policier du XIXe à la poursuite d’un ex-bagnard. Mais la mise en scène, ample, de Hooper, et les morceaux de bravoure, tels que le travail des forçats à Toulon, les barricades de 1832 ou la fuite dans les égouts emportent l’adhésion. Au long des deux heures trente de projection, on a le temps de s’adapter aux incarnations de ces personnages si connus, Fantine (Anne Hathaway), Cosette (Amanda Seyfried), Marius (Eddie Redmayne ), les Thénardier (Sacha Baron Cohen, Helena Bonham Carter). Et l’on compatit au sort de Javert-Crowe autant qu’à celui de Jackman-Valjean. On aurait même accepté quelques minutes en plus. Après tout, le livre publié en 1862 ne compte pas moins de 1 500 pages !
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