Échapper à sa condition, au déterminisme social. C'est l'histoire d'Eddy Bellegueule, devenu Édouard Louis, racontée dans un livre publié à 22 ans. Anne Fontaine, qui se dit « complètement autodidacte », a voulu s'emparer de cette histoire et de ces questions tout en réinventant un destin à son héros. « En finir avec Eddy Bellegueule » : une inspiration, pas une adaptation.
Voici Marvin Bijou, quelque part du côté d'Épinal. Père tyrannique et alcoolique (mais pas violent), mère dépassée et résignée (mais pas indifférente), misère intellectuelle, brimades au collège, solitude. Le garçon fragile, différent, sera sauvé par la culture, plus précisément le théâtre, via une principale bienveillante.
Anne Fontaine, qui a écrit son scénario avec Pierre Trividic, mêle sans solution de continuité les expériences de Marvin, jeune adulte, à Paris, et les temps forts de son enfance et son adolescence dans les Vosges. La découverte d'une homosexualité assumée parmi des intellectuels et créateurs, après l'homophobie premier degré d'un milieu inculte.
Si la cinéaste de « Nettoyage à sec » excelle toujours dans le registre du malaise, elle se garde de juger ses personnages. Et a su trouver les interprètes idéals pour leur donner l'humanité et les nuances nécessaires. Ainsi Grégory Gadebois et Catherine Salée dans le rôle des parents. Et les deux très convaincants Marvin, l'enfant et l'adulte, Jules Porier et Finnegan Oldfield (césar du meilleur espoir masculin pour « les Cowboys »). Une belle distribution qui comprend aussi Catherine Mouchet, Vincent Macaigne, Charles Berling et Isabelle Huppert.
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« Le Brio », d'Yvan Attal : Daniel Auteuil en professeur de droit réac confronté à une brillante étudiante issue d'une famille d'origine algérienne incarnée par Camelia Jordana ; un plaidoyer en forme de comédie.
« La Lune de Jupiter », du Hongrois Kornél Mundruczó : la lune de Jupiter, c'est Europe, notre Europe, et le film du réalisateur de « White Dog » parle du sort des migrants à travers les déboires d'un médecin déchu et d'un jeune blessé soudain doté d'un pouvoir de lévitation ; une parabole audacieuse et saisissante, qui mérite d'être vue malgré une fin qui s'étire inutilement.
« Madame », d'Amanda Sthers : autour d'un dîner mondain, une satire sociale loufoque avec Toni Collette, Harvey Keitel et Rossy de Palma.
« Thelma », de Joachim Trier (« Oslo, 31 août ») : un récit d'apprentissage (une jeune étudiante issue d'un milieu très rigoriste) qui flirte avec le surnaturel.
« La Bataille des sexes », de Jonathan Dayton et Valerie Faris (« Little Miss Sunshine ») : le match de tennis historique entre Billie Jean King (Emma Stone) et Bobby Riggs (Steve Carell), qui a fait beaucoup pour le sport féminin et même le féminisme.
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