Théâtre
Galin Stoev, de culture bulgare, connaît bien la troupe de la Comédie-Française. Il a réussi des mises en scène, il en a raté d’autres. Il est un peu compliqué, un peu lourd dans ses « lectures » et dans leurs traductions scéniques. Son analyse tient en deux points principaux : Tartuffe avale tout sur son passage et la maison d’Orgon n’est qu’une étape ; s’il réussit si bien à s’approprier tout, c’est que la famille est complice. Pourquoi pas. On a vu tant de Tartuffe différents ! L’ennui, ici, c’est que le décor, les costumes, les effets, en particulier au dénouement, sont inutilement surlignés.
Mais l’essentiel est d’entendre la pièce et d’admirer les comédiens. Des jeunes, dont deux sont fraîchement engagés (Christophe Montenez, très bien, et Anna Cervinka, révélation à suivre) et Nazim Boudjanah, très précis, comme l’est leur aîné, Michel Favory. Dans la partition de l’oncle, Serge Bagdassarian est comme toujours remarquable, fin, nuancé.
Il y a dans la pièce un des plus beaux rôles de femme, une gouvernante, Dorine : Cécile Brune en fait une étourdissante raisonneuse. Il y a la grand-mère confite en dévotion et fascinée par Tartuffe : Claude Mathieu compose avec intelligence cette illuminée domestique. Elsa Lepoivre, toute grâce et intelligence, est une superbe Elmire ; elle se bat face à l’incompréhension de son mari, Orgon, grisé par sa rencontre avec Tartuffe. Didier Sandre tient les deux fils : l’aveuglement ridicule et le tragique de l’homme qui se perd.
Tartuffe, toujours précédé d’un valet qui glace le sang, possède la puissante présente de Michel Vuillermoz. Sans aucun effet, avec une manière de regarder – et il y a dans ce regard de la folie et de l’égarement – une manière de se tenir, de parler, tout ce qui fait de ce « personnage », le faux dévot qu’a voulu Molière, quelque chose de très angoissant, quelque chose qui fait très peur. C’est remarquable.
Pour les interprètes, ce Tartuffe mérite une soirée salle Richelieu.
Comédie Française, en alternance jusqu’au 16 février, à 20 h 30 ou 14 heures. Durée : 2 h 15 sans entracte. Tél. 0825.10.16.80, www.comedie-francaise.fr.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série