À UN JET DE PIERRE d’Antalya, la capitale touristique de la Riviera turque, le Club Salima de Beldibi, petite station balnéaire qui se fond merveilleusement dans un paysage d’immenses plages et de forêts de pins, au pied des monts Taurus, est la base idéale pour partir, entre farniente sur la plage et baignades ensoleillées, à la découverte des mille et une merveilles de la région.
Les pentes grises des monts Taurus contrastent avec le vert des plantations d’oliviers, de citronniers, de palmiers, d’avocatiers et de bananiers que l’on découvre avant d’arriver sur le site de l’ancienne cité de Phaselis, au bord d’une crique spectaculaire. Antique cité lycienne (les Lyciens, peuple de guerriers et de navigateurs, cités par Homère dans « l’Illiade », s’établirent, au IIe millénaire avant J.-C.,le long de la côte méridionale de l’actuelle Turquie), Phaselis fut durant des siècles le plus important port de l’ouest du pays.
Sous la domination des Perses, puis des Athéniens, avant d’accueillir Alexandre le Grand en – 333, puis sous celles des Lagides, des Séleucides, des pirates ciliciens, puis rattachés à l’empire romain avant d’être conquise par les Seldjoukides turcs en 1158, la cité sombrera finalement dans l’oubli au bénéfice d’Antalya.
Des Lyciens, qu’Hérodote qualifiait d’impénitents pirates, il ne reste que peu de choses. Seuls subsistent les grandioses vestiges grecs et surtout romains : la porte d’Hadrien, commémorant la visite de l’empereur en 129, des ruines d’échoppes et de lieux publics, tels les thermes très bien conservés, trois agoras, un très beau théâtre au milieu des pins et les beaux restes d’un gigantesque aqueduc.
Le père Noël.
C’est à Demre, l’ancienne Myra, que se trouvent les plus beaux tombeaux rupestres lyciens, percés dans une haute falaise. Datée du Ve siècle avant J.-C., la nécropole de Myra jouxte de très beaux vestiges romains, des thermes et un théâtre. Ce dernier, détruit en 141 par un tremblement de terre et rebâti, devint célèbre grâce à l’un de ses évêques du début du IVe siècle, saint Nicolas de Myre. Rempli de sollicitude pour son troupeau – il pourvoyait anonymement à la dot des jeunes filles pauvres, en introduisant discrètement des cadeaux dans leurs maisons –, l’évêque thaumaturge devint le fameux saint Nicolas, pourvoyeur de cadeaux pour les enfants, « laïcisé » par la grâce de Coca-Cola en père Noël. Rebaptisée par les Turcs « Noel baba kilisi « (église du père Noël), l’église Saint-Nicolas, bel édifice byzantin, est ornée de superbes fresques partiellement restaurées et d’un sol de mosaïque de marbre coloré. À l’entrée, une haute statue représente un saint Nicolas barbu plutôt ascétique, aux antipodes du rougeaud et dodu personnage à barbe blanche et houppelande rouge qui peuple les rêves enfantins.
La cité engloutie.
C’est dans la baie de Kekova, à quelque 200 km d’Antalya, que l’on retrouve les Lyciens. Du petit port de Kaleköy, un bateau en bois longe l’impressionnante forteresse médiévale d’origine byzantine, perchée sur une montagne, pour découvrir les ruines des constructions englouties de l’île de Kekova. Habitée depuis au moins 3 000 ans, la ville, construite au VIIIe siècle avant J.-C. par les Lyciens, fut détruite par un tremblement de terre qui abaissa le sol de plusieurs mètres, engloutissant la majeure partie des habitations. Les plus hautes, ainsi que les ruines de tombeau, émergent à fleur d’eau ou sur les rives. Des panneaux de verre disposés au fond de la coque du bateau permettent d’admirer les restes de la cité engloutie, dans les eaux cristallines jonchée d’amphores et de sarcophages lyciens.
À travers la plaine côtière de Pamphylie, Aspendos appartenait au Royaume de Pergame avant de revenir à Rome. Outre d’impressionnants vestiges d’aqueducs, on trouve le théâtre le plus important et le mieux conservé de toute l’Asie Mineure. Construit par l’architecte Zénon, au IIe siècle, au pied d’une colline, ce spectaculaire monument, qui pouvait accueillir 1 500 spectateurs reste célèbre pour son acoustique parfaite et accueille aujourd’hui encore des spectacles et des concerts.
Un temps aussi partie du royaume de Pergame, avant d’intégrer l’empire romain, Pergé, autre ville antique hellénistico-romaine, est tout aussi impressionnante, avec son théâtre bien conservé, dont la scène est décorée de bas-reliefs en marbre, son élégante porte hellénique flanquée de deux hautes colonnades, sa fontaine monumentales dédiée à Septime Sévère, ses trottoirs ornés de mosaïques, sa grande agora, ses thermes, ses bains romains et son gymnase. En dehors des murs d’enceintes, on trouve un théâtre de 12 000 places en forme de fer cheval et un stade gréco-romain de 25 000 places parfaitement conservés.
Fondée au IIe siècle avant J.-C. par le roi de Pergame Attale II, Antalya, la « cité de tous les peuples », s’offre si l’on peut dire sur un plateau, puisqu’elle est construite sur une immense plate-forme calcaire de 23 m au-dessus de la mer. Entourée de ses antiques remparts, la vieille villle, Kaleici, s’allonge au flanc de la falaise abrupte, avec en contrebas son vieux port. Remarquablement protégée et restaurée, constituées de petites ruelles étroites et de maison ottomanes des XVIIIe et XIXe siècles, elle abrite nombre de monuments, notamment la superbe porte d’Hadrien en marbre, de beaux vestiges de temples romains, de belles églises byzantines et nombre de lieux de culte musulmans, parmi lesquels la mosquée Yivili (1230) aux six dômes et à l’élégant minaret cannelé en briques rouges et en faïences bleues, et celle de Kesik Minare, dont le minaret tronqué domine les ruines d’une ancienne église bâtie sur les fondations d’un temple romain reconvertie en mosquée au VIIe siècle.
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