Théâtre
Léonie Simaga est une comédienne intelligente et sensible. Mais elle n’a pas su résoudre toutes les difficultés de cette pièce de Shakespeare, très célèbre et très difficile à mettre en scène. Elle confie le rôle d’Othello à Bakary Sangaré et il y a là, une évidence de choix. C’est un acteur que l’on connaît depuis ses années de travail auprès de Peter Brook. Il y a en lui une candeur, une sincérité, qui ne grèvent en rien son Othello. On peut l’accepter ainsi.
Les interprètes ont du métier, du talent : Christian Gonon, Alain Lenglet, Laurent Natrella, Jérôme Pouly tiennent avec talent leurs partitions. L’Emilia de Céline Samie est tout à fait convaincante. Les scènes avec Desdémone, l’excellente, fine et profonde Elsa Lepoivre, sont particulièrement émouvantes. Mais la jeune Pauline Méreuze n’est pas à son avantage dans le rôle de Bianca et on le regrette.
Le décor est d’une grande laideur et, après une ouverture avec flambeaux et semi-obscurité, qui augure bien malgré des comédiens qui vocifèrent inutilement, on est face à un bunker de béton, avec escaliers et coursives, que le metteur en scène s’emploie à utiliser mais qui n’apportent que vaine agitation.
Léonie Simaga a choisi la version du Québécois Norman Chaurette. Elle est prosaïque et simplificatrice et c’est dommage. Surtout, on ne peut comprendre ce qu’elle demande à Nâzim Boujenah pour Iago. Il devrait faire peur, angoisser, on devrait s’intéresser à sa souffrance et à son désir de destruction. Mais il fait le clown, c’est un bouffon et, à partir de ce point, tout fuit et la grandiose tragédie shakespearienne disparaît.
Allez plutôt au cinéma. Le film d’Orson Welles est à nouveau sur les écrans dans une version accomplie et restaurée. Dans le rôle-titre, le grand artiste américain est impressionnant comme toute la distribution réunie. Les noirs et blancs subtils, les décors en claustras d’Alexandre Trauner, les vrais remparts de Mogador (Essaouira), tout est beau et tout bouleverse. Et on entend Shakespeare en version originale avec de très bons sous-titres.
Théâtre du Vieux-Colombier (tél. 01.44.39.87.00, www.comedie-francaise.fr), à 19 heures le mardi, 20 heures du mercredi au samedi, 16 heures le dimanche. Durée : 3 h 10 entracte compris. Jusqu’au 1er juin.
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