Après « Gomorra », mérité grand prix du festival de Cannes en 2008, Matteo Garrone a voulu changer de registre et « essayer de faire une comédie ». Sans quitter Naples, sa ville, sauf quelques incursions à Rome.
Luciano, le héros de « Reality », est un poissonnier hâbleur qui vit dans un quartier pauvre du cœur de la ville avec sa tribu, riche en créatures felliniennes. Un jour, poussé par ses enfants, il participe à la célèbre émission dont les participants sont enfermés dans une maison (ici « Grande Fratello », ailleurs « Big Brother » ou « Loft Story »). Il se prend alors à rêver, jusqu’à l’obsession, d’une autre vie, dans laquelle on n’a plus besoin de compter ou de se livrer à de minables arnaques aux robots ménagers. Pour le réalisateur, Luciano est « un Pinocchio des temps modernes, à l’innocence et à la candeur enfantines » et il l’a filmé « comme s’il vivait un conte de fées », en explorant « une forme de réalisme magique ». Ainsi Luciano est-il moins drôle qu’attendrissant et la comédie napolitaine devient-elle de moins en moins baroque.
Matteo Garrone est un réalisateur inspiré mais s’attarde un peu trop sur certaines scènes et son film de 1h55 aurait gagné à être allégé de quelques minutes, d’autant que la dénonciation de la société berlusconienne du clinquant et des apparences n’a rien d’original. Cela ne l’a pas empêché de remporter un nouveau grand prix cette année à Cannes – « Reality » était, il est vrai, le seul représentant de l’Italie en compétition et le jury était présidé par Nanni Moretti.
Quant à son convaincant interprète principal, Aniello Arena, il a trouvé sa voie d’acteur en prison, où il était encore incarcéré au moment du tournage, condamné il y a vingt ans après un règlement de comptes sanglant entre deux clans ; il bénéficie aujourd’hui d’un régime de semi-liberté.
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