Cinéma
Quand on embarque avec Christopher Nolan (« Memento », « Inception », les nouveaux Batman), on sait qu’on va en avoir plein les yeux mais aussi matière à émotion et réflexion. Le cinéaste, qui cite « 2001, l’Odyssée de l’espace » et « Star Wars » parmi ses films préférés, a imaginé avec son coscénariste, son frère Jonathan, une épopée spatiale alliant le grand spectacle aux ressorts psychologiques et écologiques. Délaissant les fonds verts des adeptes du numérique, il a tourné dans les inspirants paysages volcaniques de l’Islande ainsi que dans l’Alberta, au Canada, où il a fait construire une ferme entourée de centaines d’hectares de maïs. Les vaisseaux spatiaux ont aussi été réalisés en dur.
Voici donc, sur une Terre menacée par la famine, un fermier (Matthew McConaughey, qui choisit décidément très bien ses rôles depuis quelques années) appelé à reprendre son ancien métier de pilote spatial pour aller chercher dans une autre galaxie une planète qui pourrait accueillir les humains. Une aventure d’autant plus à risque que le temps dans l’espace s’étire plus lentement que dans notre monde et que, s’il revient, il risque de retrouver ses enfants devenus plus vieux que lui, voire pire.
Au spectaculaire suspense des aventures des astronautes sur d’étonnantes planètes répond le conflit mental d’un père en lutte pour sa fille (jouée adulte par la convaincante Jessica Chastain). Les rebondissements ne manquent pas, pendant deux heures cinquante, dans une construction de haute précision qui fait se répondre les images d’une lointaine galaxie et celles de notre malheureuse planète. Sans avoir la hauteur métaphysique du film de Kubrick, un passionnant voyage, bien accompagné par la musique d’Hans Zimmer.
L’étrangeté de l’autre
Avec François Ozon, qui aime jouer avec les marges, les genres, l’aventure est intime. Pour « Une nouvelle amie », après « Jeune et Jolie », le cinéaste s’inspire très librement d’une nouvelle de Ruth Rendell qu’il avait déjà voulu adapter il y a une vingtaine d’années. On n’a pas envie de commenter le ressort du film, pour en préserver la surprise, ce qui empêche de rendre hommage comme il se doit à son interprète masculin principal, Romain Duris, qui est d’une grande subtilité. On se contentera du synopsis : « À la suite du décès de sa meilleure amie, Claire fait une profonde dépression, mais une découverte surprenante au sujet du mari de son amie va lui redonner goût à la vie. »
Ozon dit avoir voulu « montrer, dans cette période crispée et angoissée, qu’il n’y a rien de grave à ce qu’il y ait des familles et des modèles de vie différents ». C’est tout en finesse et dans une certaine légèreté qu’évolue la relation entre Claire (Anaïs Demoustier, qui confirme son talent) et David, le mari en deuil, sous l’œil étonné de l’époux de Claire (Raphaël Personnaz). « Le film traverse des fantasmes que le spectateur partage ou pas, peu importe, commente encore François Ozon, car l’essentiel est de voir comment chacun accepte l’étrangeté de l’autre et trouve son identité, au-delà du genre, masculin ou féminin. » Une belle démonstration.
Les autres films de la semaine
On pourra s’intéresser aussi, cette semaine, à « Paradise Lost », d’Andrea di Stefano, dans lequel Benicio Del Toro incarne Pablo Escobar ; à « 71 », de Yann Demange (un franco-algérien qui vit à Londres depuis sa petite enfance), qui plonge un jeune soldat anglais dans l’enfer de Belfast ; ou encore à « De l’autre côté du mur », de Christian Schwochow, dans lequel, à la fin des années 1970, une femme fuit la RDA avec son fils. À signaler également « Bouboule », de Bruno Deville, portrait d’un jeune ado obèse, et « A girl at my door », film coréen remarqué au dernier festival de Cannes. Enfin « Grizzly », production Disney Nature, une année dans la vie d’une famille d’ours bruns.
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