TABLE - La Bauhinia, à l’hôtel Shangri-La, à Paris

Les saveurs de l’orchidée

Publié le 10/03/2011
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Crédit photo : DR

DERNIER NÉ des palaces parisiens, le Shangri-La trouve refuge dans la prestigieuse demeure du prince Roland Bonaparte, petit neveu de Napoléon, à quelques pas du Trocadéro. Cette résidence classée Monument historique offre des vues étourdissantes sur la Tour Eiffel, la Seine et les Invalides. Ce sont les architectes Richard Martinet et Pierre-Yves Rochon qu’il faut féliciter pour cette prodigieuse restauration. Les 81 chambres, dont 27 suites étourdissantes de luxe et de confort, les 3 restaurants (dont le Shang, qui devrait ouvrir ce printemps) et un accueil exclusif dans un cadre d’exception ne sont pas les moindres atouts du lieu.

La Bauhinia, qui tient son nom d’une orchidée de Hong-Kong, est logée au cœur de l’hôtel sous une verrière des années 1930 largement inspirée par Eiffel, avec une mezzanine qui dynamise l’espace, des rampes en fer forgé et boule de la verrerie de Bréhat. Un mobilier chaleureux dans les tons céladons et rouges et les dessins inspirés d’anciens manuscrits chinois donnent au lieu poésie et délicatesse.

Le chef Philippe Labbé, déjà consacré par « le Guide rouge » pour la Chèvre d’or (2 macarons), à Éze (Alpes-Maritimes), distille avec une carte originale une sélection des cuisine asiatique et française. Les clients internationaux, comme les Parisiens, sont déjà nombreux à s’épater de la tête de veau tiède en carpaccio, ravigote aux condiments, du confit de foie gras aux poivres, chutney de pomme verte, du Yam Som, comprenez une salade de pamplemousse thaï, crevettes, cacahuètes, vinaigrette épicée, ou du saumon marié aux huîtres spéciales et dorade en tartare sur une gelée d’eau de mer. On poursuit sur le même mode avec les vermicelles de riz sautés aux légumes croquants, travers de porc, crevettes, coriandre, sésame, pâte de curry et lait de coco comme à Singapour, le risotto Carnaroli aux asperges sous un jus de viande, la sole de petit bateau à la grenobloise, les noix de saint-jacques de la baie de Seine poêlées flanquées d’endives safranées, ou le otak-otak , une papillote de cabillaud, pâte de curry jaune, lait de coco, lime et basilic comme à Djakarta. Mais voici encore l’agneau de lait de l’Aveyron rôti à la sariette, moussaka d’aubergine et tomate, la délicate poule au pot chinoise et le filet de bœuf Black Angus.

Savoir-faire et plaisir sont au détour de chaque assiette, servis par de parfaits produits. Service de palace et sélection des vins doucement tarifés. Le sorbet yuzu, le millefeuille aux pistaches de Sicile et les profiteroles mangue-sésame sont une belle issue sucrée.

Le bar de l’hôtel et ses salons attenants sont de merveilleux endroits pour finir la soirée autour d’un alcool racé ou d’un cocktail créé pour le Shangri-La par le chef barman Christophe Léger. La vie de palace !

10, avenue d’Iéna, 16e, tél. 01.53.67.19.98. Carte 75 euros. Salle de réceptions privées.

H. L.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8920